Un drone de combat turc a ciblé samedi une mosquée dans le camp de réfugiés de Makhmour, au Sud-Kurdistan, blessant une femme et ses 2 enfants
Accusé par Ankara d'être un foyer du PKK, le camp de Makhmour, dans le Sud-Kurdistan, est régulièrement visé par des frappes de drone turques

Un drone de combat turc a ciblé samedi une mosquée dans le camp de réfugiés de Makhmour, au Sud-Kurdistan. Une femme et ses deux enfants ont été blessés.

La Turquie a mené samedi soir une frappe de drone sur le camp de Makhmour. L’attaque a touché une mosquée. Une femme et ses deux fils, qui se trouvaient à proximité de la cible, ont été blessés, a indiqué l’administration du camp. L’attaque de drone a partiellement détruit la mosquée.

Makhmour dans le collimateur de la Turquie

Le camp de Makhmour, situé au sud-ouest de Hewlêr (Erbil), dans une zone disputée entre le Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) et le gouvernement central irakien, abrite environ douze mille personnes. Une grande partie de la population a fuit la répression turque dans le Nord-Kurdistan dans les années 1990. Sous prétexte de lutte contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), le régime turc avait alors rasé quelque 3.000 villages et déplacé des millions de personnes.

Attaques de drones contre les réfugiés

Le camp de réfugiés de Makhmour, administré de manière autogérée, est une épine dans le pied de la Turquie qui l’accuse d’être un “foyer” du PKK. La zone est ainsi régulièrement visée par des frappes turques. La précédente frappe aérienne contre le camp avait eu lieu en août 2022. Un père de six enfants avait alors été tué. Lors d’une attaque aérienne deux mois plus tôt, un civil avait été mortellement blessé. Jusqu’à présent, ces crimes de guerre n’ont entraîné aucune sanction internationale à l’encontre de la Turquie. L’attaque d’aujourd’hui sur Makhmour a eu lieu alors que la Turquie mène depuis jeudi des frappes intensives sur le Rojava/nord de la Syrie, visant les infrastructures vitales de la région. 

Officiellement sous la protection de l’ONU

Officiellement, le camp de réfugiés kurdes est placé sous la protection du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Dans la pratique, l’organisation n’y est présente que nominalement. Elle a quitté le camp lors des attaques du groupe terroriste “État islamique” (EI) en 2014 et n’y est plus retournée depuis. La population du camp reproche donc au HCR de manquer à ses obligations. Depuis 2019, le camp est soumis à un embargo du KRG dirigé par le PDK (Parti démocratique du Kurdistan) du clan Barzani, qui collabore avec Ankara.

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