Une nouvelle initiative a été lancée mardi pour mettre fin à la guerre illégale de la Turquie au Kurdistan irakien et lui demander des comptes concernant les allégations d’utilisation d’armes chimiques par l’armée turque.
La Coalition contre les armes chimiques au Kurdistan est soutenue par les organisations britanniques Paix au Kurdistan (Peace in Kurdistan), Campagne contre la Criminalisation des Communautés (Campaign Against Criminalising Communities) et Initiative pour défendre le Kurdistan (Defend Kurdistan Initiative UK).
Préparant l’envoi d’une délégation au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak), la coalition prévoit de tenir des réunions de haut niveau avec des responsables du Parti démocratique du Kurdistan (PDK, au pouvoir dans la région kurde d’Irak), de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) et du consulat britannique.
La délégation composée de journalistes, de politiciens et de scientifiques aura pour mission de visiter les zones où l’armée turque est accusée d’avoir utilisé des armes chimiques et de rencontrer les personnes affectées. À l’issue de sa visite, elle doit établir un rapport qui sera remis aux Nations Unies à Genève.
Appelant les institutions internationales à prendre des mesures contre les crimes de guerre de la Turquie, la Coalition exhorte l’ONU et l’Organisation pour l’Interdiction des Armes chimiques (OIAC) à enquêter sur les allégations d’utilisation d’agents chimiques par l’armée turque dans le cadre de son opération transfrontalière contre les bases de la guérilla kurde au Sud-Kurdistan.
Le groupe pointe par ailleurs la complicité de la Grande-Bretagne dans les attaques chimiques, affirmant que le gouvernement a délivré plus de 70 licences d’exportation pour des armes pouvant contenir du phosphore blanc. « Le gouvernement britannique ne peut pas rester silencieux car la Turquie, un État membre de l’OTAN, continue de faire pleuvoir des bombes et des armes chimiques sur le peuple kurde. Il doit immédiatement arrêter toutes les ventes d’armes à la Turquie, en particulier celles qui peuvent être utilisées dans des attaques chimiques », peut-on lire dans la déclaration publiée par la Coalition.