Face à l’inaction persistante et à la négligence de la communauté internationale, l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) a pris la décision de traduire en justice les djihadistes de l’État islamique (EI) détenus dans la région.
L’annonce de l’AANES marque le début d’un procès historique impliquant plus de 10 000 membres étrangers de l’EI, qui seront tenus responsables de leurs crimes. Cette décision découle de l’échec répété de la communauté internationale à répondre aux appels urgents de l’AANES pour que ces criminels soient traduits en justice.
Dans une déclaration publiée samedi, l’AANES a souligné les réalisations des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la lutte contre l’EI au cours des dernières années. Depuis Kobane jusqu’à Al-Baghouz, en passant par Raqqa, la capitale auto-proclamée du califat, les FDS avec la coalition internationale ont affronté et combattu cette organisation terroriste internationale. L’EI, qui représente la plus grande menace terroriste mondiale, a commis d’innombrables crimes odieux contre les populations locales, perpétrant des massacres et semant la terreur dans la région.
Parmi les combattants de l’EI détenus par les FDS dans le dernier bastion d’Al-Baghouz, plus de dix mille individus dangereux de l’organisation ont été capturés. Actuellement, ils sont en détention dans les centres gérés par l’Administration autonome démocratique du nord-est de la Syrie. De plus, des dizaines de milliers de membres de leurs familles, comprenant principalement des femmes et des enfants, résident désormais dans les camps de la région.
Depuis la fin de la bataille d’Al-Baghouz, l’administration autonome a maintes fois appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités en trouvant des solutions pour ces combattants de l’EI détenus. L’AANES a proposé différentes initiatives aux pays concernés ainsi qu’aux organisations internationales et de défense des droits de l’homme, visant à établir un tribunal international ou une cour internationale chargée de juger les membres de l’EI. Ces propositions s’appuient sur des preuves et des documents irréfutables détenus par les institutions de l’AANES, afin de condamner ces individus pour les crimes terroristes qu’ils ont commis aux côtés de leurs partisans, des actes d’une extrême horreur commis contre les peuples de la région.
Malheureusement, l’administration autonome se trouve aujourd’hui confrontée à un fardeau considérable. Ces criminels, bien qu’ayant été arrêtés, demeurent incarcérés sans avoir été traduits en justice pour les crimes qu’ils ont commis contre des innocents. Cette situation est en contradiction avec les lois et les accords internationaux, et elle représente également une menace accrue pour la sécurité régionale si elle persiste.
Face à l’échec de la communauté internationale à répondre à ses appels pour que les pays d’origine rapatrient leurs citoyens, l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie a pris la décision de procéder au jugement équitable et transparent des étrangers de l’EI détenus. Ce procès se déroulera conformément aux lois internationales et locales relatives au terrorisme, tout en préservant les droits des victimes et de leurs familles.
Il convient de souligner que cette décision ne signifie pas que l’administration autonome renonce à sa volonté d’établir un tribunal international ou une cour internationale pour traiter ce dossier complexe. L’AANES maintient fermement sa demande envers la communauté internationale pour qu’elle réponde favorablement à sa requête de création d’un tribunal international. Dans ce contexte, l’administration autonome appelle la Coalition internationale de lutte contre l’EI, les Nations unies, les organisations internationales de défense des droits de l’homme concernées, ainsi que les organisations locales à soutenir activement cette initiative et à être présentes à chaque étape de ces procès historiques.