Le président du Parti républicain du peuple (CHP), Özgür Özel, a fermement condamné la décision du gouvernement turc d’imposer des administrateurs à la tête des municipalités démocratiquement élues de Mardin, Batman et Halfeti, situées dans les régions kurdes.
Özgür Özel, président du CHP s'exprimant à Mardin en soutien à Ahmet Türk, à ses cotés.

Le président du Parti républicain du peuple (CHP), Özgür Özel, a fermement condamné la décision du gouvernement turc d’imposer des administrateurs à la tête des municipalités démocratiquement élues de Mardin, Batman et Halfeti, situées dans les régions kurdes.

S’exprimant lors d’une manifestation de protestation devant la municipalité métropolitaine de Mardin, usurpée ce matin par le gouvernement AKP-MHP, Özel a dénoncé cet acte comme une violation flagrante de la volonté populaire.

« Depuis cinquante ans, les habitants de Mardin, les Kurdes, élisent Ahmet Türk pour les représenter, à chaque fois qu’on place une urne devant eux », a déclaré Özel, en soulignant le parcours politique de M. Türk et le soutien continu de la communauté kurde à son égard.

« Cette volonté ne peut être contestée. Ce sont les habitants de Mardin, pas Tayyip Erdoğan, qui choisissent leur maire », a-t-il ajouté, rappelant que malgré plusieurs destitutions passées, M. Türk a été réélu avec une majorité croissante.

S’adressant directement à l’administration actuelle, M. Özel a critiqué ce qu’il considère comme une tentative de neutraliser les élus kurdes par la force, « un esprit malveillant » qui, selon lui, ignore les principes démocratiques fondamentaux. Il a également souligné que cette répression n’a fait que renforcer le soutien populaire à Ahmet Türk, réélu à chaque fois avec une majorité accrue, malgré les interventions répétées de l’État.

« Dans ma ville natale de Manisa, les citoyens élisent leur maire librement. À Osmaniye, la ville natale de Devlet Bahçeli (MHP), le choix du maire est respecté. Mais à Mardin, quand le choix du peuple ne correspond pas aux souhaits de M. Tayyip, un administrateur est imposé. Où est donc l’égalité citoyenne ? » a-t-il interrogé, dénonçant une pratique discriminatoire qui bafoue les droits démocratiques des Kurdes.

Réfutant les discussions récentes de l’AKP-MHP autour d’un soi-disant « nouveau processus » de paix, Özel a déclaré : « Nous lutterons pour que chaque Kurde en Turquie se sente un citoyen aussi égal qu’un habitant de Manisa, d’Osmaniye ou de Rize. C’est pour cela que je suis venu ici, pour parler d’égalité, de fraternité et de paix. »

Déplorant également les tentatives de nouveaux complots politiques, il a fustigé la décision de remplacer les élus Ahmet Türk et Devrim Demir par des administrateurs désignés. « Si vous opposez à cette volonté, c’est que vous n’avez jamais compris l’histoire et la civilisation ancienne de Mardin. D’un côté, vous prétendez chercher une solution ; de l’autre, vous imposez des trustees dans la municipalité d’Ahmet Türk, un symbole de paix en Turquie. »

Özgür Özel a affirmé la détermination du CHP à combattre cette politique jusqu’au bout et a appelé le gouvernement à renoncer à cette approche coercitive. Il a promis de faire appel à tous les canaux de dialogue disponibles pour dénoncer cette injustice, en annonçant une série de rencontres dès le lendemain avec des leaders politiques, notamment Ekrem İmamoğlu, président de l’Union des municipalités et maire d’Istanbul.

S’adressant directement à la jeunesse kurde et turque, il a affirmé : « Nous défendons un avenir où la jeunesse kurde et turque peut construire ses rêves ensemble, danser ensemble, vivre en frères et égaux. Je salue votre volonté et je vous promets une solidarité sans faille. »