Les porte-paroles du HDP, Feleknas Uca et Hişyar Özsoy, ont dénoncé dans une déclaration les assassinats ciblés de civils perpétrés par la Turquie dans le nord et l’est de la Syrie.
Selon Mme Uca et M. Özsoy, « la Turquie a conduit des exécutions ciblées dans le nord et l’est de la Syrie (ainsi qu’en Irak) depuis juin 2020, en ayant comme point d’orgue la mort de trois femmes lors d’un raid aérien sur leur résidence. »
Le mardi 20 juin, un drone turc a ciblé une voiture circulant sur la route Tirbespiyê-Qamishlo, dans la région autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES). Le véhicule, appartenant au conseil de Qamishlo, transportait des représentants en visite aux conseils locaux. Yusra Darwish, la coprésidente du conseil, Liman Şiwêş, coprésidente adjointe, ainsi que leur chauffeur Firat Tuma ont été tués dans l’attaque.
Yusra Darwish, une enseignante engagée, avait décidé d’apporter sa contribution au système éducatif nouvellement formé de l’administration autonome du Rojava. Liman Şiwêş, militante kurde de longue date, avait également œuvré pour l’établissement d’une société autonome.
« Les exécutions ciblées ont coûté la vie à 48 personnes et blessé 38 autres au nord et à l’est de la Syrie depuis le début de l’année, avec des civils représentant une part significative des victimes », ont ajouté les porte-paroles.
La justification avancée par la Turquie pour ces attaques, à savoir une lutte contre le terrorisme et une volonté de sécuriser ses frontières, est contestée par Uca et Özsoy. Ils affirment que les données du projet Armed Conflict Location and Event Data (ACLED) démontrent l’asymétrie profonde du conflit.
Un nombre important des victimes étaient des femmes, en raison de leur présence notable dans les hautes sphères de l’administration, mais aussi probablement à cause de leur rôle dans la promotion de l’égalité des sexes, une notion considérée comme une menace par les forces patriarcales.
Les porte-paroles du HDP soutiennent que ces assassinats ciblés visent non seulement à déstabiliser la région et à saper le moral de la population, mais aussi à empêcher toute reprise après des années de guerre. De plus, cela handicape gravement la lutte contre l’EI, qui reste une menace sérieuse dans la région.
Les porte-paroles ont conclu en appelant à la communauté internationale, ainsi qu’aux dirigeants nationaux et aux organisations internationales, à mettre fin à l’impunité de la Turquie pour ses actions qui violent à la fois le droit international et le droit humanitaire.