Le camp de réfugiés de Makhmour, dans le Sud-Kurdistan, a de nouveau été attaqué par un drone turc. La frappe a fait au moins une blessée
La frappe de drone turque sur le camp de réfugiés de Makhmour ce matin a touché une maison, blessant une occupante.

Le camp de réfugiés de Makhmour, dans le Sud-Kurdistan, a de nouveau été attaqué par un drone tueur turc. La frappe a fait au moins une blessée.

Le camp de réfugiés de Makhmour, dans le Sud-Kurdistan, a de nouveau été la cible d’une attaque de la Turquie vendredi. Un drone tueur a attaqué tôt dans la matinée le camp qui abrite des réfugiés originaires du Nord-Kurdistan (Sud-est de la Turquie). Une femme de 50 ans a été blessée par la frappe qui a touché sa maison.  Elle a été transportée à l’hôpital du camp.

L’hôpital n’a pas encore donné d’informations précises sur son état. De nombreuses personnes se sont rassemblées devant l’hôpital. Une délégation du gouvernement central irakien arrivée sur place a déclaré son intention d’ouvrir une enquête sur l’attaque.

Makhmour dans le collimateur de la Turquie

Le camp de Makhmour, situé au sud-ouest de Hewlêr (Erbil), dans une zone disputée entre le Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) et le gouvernement central irakien, abrite environ douze mille personnes. Une grande partie de la population a fuit la répression turque dans le Nord-Kurdistan dans les années 1990. Sous prétexte de lutte contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), le régime turc avait alors rasé quelque 3.000 villages et déplacé des millions de personnes.

Attaques de drones contre les réfugiés

Le camp de réfugiés de Makhmour, administré de manière autogérée, est une épine dans le pied de la Turquie qui l’accuse d’être un “foyer” du PKK. La zone est ainsi régulièrement visée par des frappes meurtrières de l’armée turque. La dernière attaque aérienne contre Makhmour avait eu lieu samedi dernier. Elle avait visé une mosquée, blessant une femme et ses deux fils.

Officiellement sous la protection de l’ONU

Officiellement, le camp de réfugiés kurdes est en principe sous la protection du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Dans la pratique, l’organisation n’y est présente que nominalement. Elle a quitté le camp lors des attaques du groupe terroriste “État islamique” (EI) en 2014 et n’y est plus retournée depuis. La population du camp reproche donc au HCR de manquer à ses obligations. Depuis 2019, le camp est soumis à un embargo du KRG dirigé par le PDK (Parti démocratique du Kurdistan) du clan Barzani, qui collabore avec Ankara.