Le Parti pour l’égalité et la démocratie des peuples (DEM) a annoncé son intention de rencontrer le ministère de la Justice afin d’aborder les fondements juridiques d’un éventuel processus de paix entre Abdullah Öcalan et l’État turc.

Le Parti pour l’égalité et la démocratie des peuples (DEM) a annoncé son intention de rencontrer le ministère de la Justice afin d’aborder les fondements juridiques d’un éventuel processus de paix entre Abdullah Öcalan et l’État turc.

Cette initiative fait suite à une rencontre inédite qui s’est tenue le 10 avril au complexe présidentiel de Beştepe entre les membres de la délégation d’Imrali du Parti DEM, Pervin Buldan et Sırrı Süreyya Önder, et le président turc Recep Tayyip Erdoğan. Également présents à cette réunion qualifiée d’« historique » : le chef des services de renseignement Ibrahim Kalın et le vice-président de l’AKP Efkan Ala. Il s’agissait du premier échange de ce niveau entre le successeur du HDP et le chef de l’État depuis l’appel à la paix lancé par Öcalan le 27 février dernier.

Vers un cadre juridique pour la paix

Dans une interview accordée à la chaîne Medya Haber TV, la députée Pervin Buldan a qualifié la rencontre de « un pas important » vers une solution politique, soulignant cependant la nécessité de la traduire en mesures législatives concrètes.

« Il faut un cadre juridique clair pour permettre à ce processus de se développer dans la durée », a-t-elle déclaré. Une rencontre avec le ministre de la Justice est d’ores et déjà prévue la semaine prochaine. L’objectif : identifier les ajustements juridiques nécessaires, lever les éventuels obstacles et envisager des initiatives parlementaires en faveur d’un processus démocratique.

Garantir le « droit à l’espoir »

Pervin Buldan a également mis en avant la question du « droit à l’espoir », concept fréquemment invoqué dans les cercles juridiques et politiques en lien avec l’isolement prolongé d’Abdullah Öcalan sur l’île-prison d’Imrali.

« Le droit à l’espoir doit être protégé par la loi. Sans réformes juridiques, il sera très difficile de faire avancer ce processus », a-t-elle estimé.

Des consultations parallèles avec d’autres partis politiques ainsi qu’avec des acteurs de la société civile sont également prévues dans les prochaines semaines. La délégation du DEM envisage par ailleurs de se rendre prochainement sur l’île d’Imrali afin de faire part à Abdullah Öcalan du contenu de la rencontre de Beştepe — un geste symbolique qui pourrait marquer un tournant dans le traitement de son isolement.