Après de violents affrontements à Kirkouk ayant entraîné la mort de quatre Kurdes samedi, la Cour suprême irakienne a décidé de suspendre le transfert du commandement des opérations de la ville au Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Cette décision vise à préserver "l'intérêt public et la sécurité" des habitants face à une situation potentiellement dangereuse.

Après de violents affrontements à Kirkouk ayant entraîné la mort de quatre Kurdes samedi, la Cour suprême irakienne a décidé de suspendre le transfert du commandement des opérations de la ville au Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Cette décision vise à préserver « l’intérêt public et la sécurité » des habitants face à une situation potentiellement dangereuse.

Les racines de cette tension remontent à une décision du gouvernement irakien qui envisageait de restituer un bâtiment clé de Kirkouk au Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Cette initiative a provoqué une vive réaction de la part des communautés arabes et turkmènes, qui ont manifesté dans les rues de Kirkouk. En retour, les Kurdes ont organisé des contre-manifestations pour exprimer leur mécontentement, en particulier concernant la fermeture de la route vitale Kirkouk-Erbil.

Kirkouk occupe une position stratégique en Irak, tant sur le plan économique que politique. La ville est un centre pétrolier majeur, ce qui en fait un enjeu économique de taille pour le pays. Mais au-delà des ressources, Kirkouk est également le symbole d’un conflit territorial persistant entre le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) et le gouvernement central de Bagdad.

La prise de contrôle de Kirkouk par les forces kurdes en 2014 a été une étape décisive dans la relation complexe entre Erbil et Bagdad. Suite à cet événement et à la déroute de l’armée irakienne devant l’État islamique, le destin de Kirkouk a été confié au gouvernement kurde.

Cependant, la tentative du Kurdistan de consolider son emprise sur Kirkouk lors du référendum d’indépendance de 2017 a rencontré une forte opposition de la part de Bagdad. Cela a conduit à une intervention militaire, qui a vu la majeure partie des territoires contestés repris par le gouvernement central.

Au milieu de cette mêlée politique, le PDK est désormais sous le feu des projecteurs. Plusieurs critiques suggèrent que le parti manipule la situation à Kirkouk pour des gains électoraux. Avec les élections provinciales à l’horizon, le pouvoir à Kirkouk est d’une importance cruciale pour le PDK. Certains analystes pensent que le PDK pourrait utiliser ce conflit pour gagner la faveur des électeurs kurdes et contrecarrer leurs rivaux locaux, l’Union patriotique du Kurdistan (UPK).