Dans le cadre d’une interview accordée à l’agence de presse kurde Mezopotamya, Kamuran Berwarî, universitaire et homme politique éminent du Sud-Kurdistan (Irak), affirme que la source du conflit au Sud-Kurdistan est la dépendance accrue du KRG vis-à-vis de la Turquie.
Dr. Kamuran Berwarî, universitaire et homme politique éminent du Sud-Kurdistan (Irak).

Dans le cadre d’une interview accordée à l’agence de presse kurde Mezopotamya, Kamuran Berwarî, universitaire et homme politique éminent du Sud-Kurdistan (Irak), affirme que la source du conflit au Sud-Kurdistan est la dépendance accrue du KRG vis-à-vis de la Turquie. 

Le professeur de l’université de Dohuk a également souligné l’importance du projet d’unité nationale mise en avant par le leader kurde Abdullah Ocalan. 

La source des problèmes est la présence turque au Kurdistan 

« Il y a un statut politique au Bashur (Kurdistan irakien), a déclaré Dr. Kamuran Berwarî, mais la Turquie ne le prend pas en considération. Elle continue à dénigrer, chaque jour davantage, la volonté du peuple kurde et les conventions internationales en menant des opérations terrestres et aériennes dans la région du Kurdistan. Alors qu’il existe différentes conventions internationales, comme le « non-fly-zone » qui en est un exemple parmi tant d’autres, la Turquie ne veut pas reconnaitre la souveraineté du Kurdistan. » 

S’exprimant sur la présence militaire turque au Sud-Kurdistan, M. Berwarî a précisé qu’il y avait actuellement 40 bases turques dans la région du Kurdistan, et des dizaines de locaux secrets appartenant au Service des renseignements turcs (MIT). 

« La présence de l’armée turque et du MIT au Bashur et la dépendance économique du KRG (Gouvernement régional du Kurdistan) vis-à-vis de la Turquie sont la source du problème actuel que notre région traverse depuis un certain temps », a affirmé Kamuran Berwarî. 

Les forces kurdes doivent adopter une position anti-guerre

Ajoutant qu’ « une guerre inter-kurde servirait strictement aux intérêts de la Turquie et non à ceux des Kurdes », Kamuran Berwarî a déclaré que : « la partie kurde qui s’engagera ou soutiendra une telle guerre sera condamnée aux yeux du peuple kurde ». 

Et d’ajouter : « Une telle guerre affaiblira le Kurdistan et lui fera perdre tous ses acquis. Le peuple kurde n’est pas seulement contre la guerre, mais il est aussi contre ceux qui veulent la guerre. Le problème n’est pas la présence du PKK au Bashur, mais la présence accrue de l’armée turque dans cette région. » 

« Il y a une partie importante au sein du PDK qui s’oppose à une éventuelle guerre contre le PKK, car elle sait que les conséquences seraient néfastes pour l’ensemble du Kurdistan », a cependant indiqué M. Berwarî. 

L’appel d’Öcalan est au profit des Kurdes 

« M. Öcalan, a déclaré l’universitaire, n’est pas un simple chef de parti, il est un pionnier de l’humanité. Il est connu dans le monde entier pour la lutte héroïque qu’il a menée en faveur du peuple kurde. Ses écrits reflètent les problèmes du peuple kurde de manière scientifique et académique. Il développe des analyses et des solutions à la question kurde, comme aucun autre leader kurde jusqu’à présent. »

Et de poursuivre : « M. Öcalan est une grande chance pour les Kurdes et le Kurdistan ; il est grand temps de comprendre que la majeure partie des Kurdes adhèrent à sa philosophie, le Confédéralisme démocratique, qui est un gage de prospérité et de paix au Rojava (Nord de la Syrie). 

« Nous devons prêter attention au projet d’unité nationale mis en avant par M. Öcalan. L’unité nationale est une question de vie ou de mort pour l’ensemble des Kurdes et pour les acquis du Kurdistan. L’unité nationale est un devoir primordial du peuple kurde sur lequel nous devons tous travailler consciencieusement », a conclu l’universitaire et homme politique, Kamuran Berwarî.