L'IHD a critiqué le ministre turc de l'intérieur du fait des accusations proférées par celui-ci après la mort de 13 soldats dans une opération

L’Association des Droits de l’Homme de Turquie a vivement critiqué le ministre turc de l’intérieur Suleyman Soylu du fait des accusations proférées par celui-ci après la mort de 13 soldats lors d’une opération militaire turque dans la région de Garê, au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak).

Réagissant aux accusations du ministre turc de l’Intérieur, l’Association des Droits de l’Homme de Turquie (IHD) a déclaré que le ministre visait l’association afin de couvrir sa propre responsabilité et que, ce faisant, il mettait en danger la sécurité des dirigeants et employés de l’association.

Süleyman Soylu avait, lors d’une session plénière à l’assemblée nationale, blâmé l’IHD pour la mort de 13 soldats lors de l’opération d’invasion menée par l’armée turque dans la région de Garê, au Sud-Kurdistan.

L’IHD a publié une déclaration intitulée « Réponse nécessaire aux déclarations du ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu visant l’IHD »

« Les efforts menés par l’IHD et d’autres organisations de défense des droits de l’Homme pour la libération des agents publics détenus n’ont malheureusement pas donné de résultats et 13 personnes qui n’étaient pas parties au conflit ont perdu la vie. Cependant, ni l’IHD, ni aucune autre organisation de défense des droits humains n’est responsable de cet échec », a déclaré l’IHD.

« Il est inadmissible, a poursuivi l’IHD, que les ministres qui ont mené l’opération blâment tout le monde avant la fin d’un processus d’enquête. Le bureau du procureur général doit s’occuper de l’incident et mener une enquête impartiale. »

Soulignant que le ministre de l’Intérieur tentait de dissimuler sa responsabilité, l’IHD a déclaré ce qui suit :

« Le Ministre de l’intérieur n’a pas uniquement pour fonction de veiller à ce que les opérations de maintien de l’ordre soient menées conformément aux droits humains. Il est également tenu d’assurer la sécurité des membres de l’IHD comme de toutes les personnes qui vivent dans ce pays. Cependant, le Ministre Soylu, en s’exprimant en séance plénière, a ciblé notre association délibérément et cyniquement afin de dissimuler sa responsabilité et a ainsi mis en danger la sécurité des dirigeants et employés de l’association. Il est inacceptable que le ministre cible les défenseurs des droits humains afin de jeter un voile sur ses erreurs. Après son discours, des messages menaçants ont été envoyés à notre association par e-mail et sur les réseaux sociaux. Nous signalerons les menaces du ministre aux institutions de protection des droits humains, tant en Turquie que dans le monde.

Si le ministre de l’Intérieur avait accepté nos demandes de rendez-vous, nous aurions pu lui parler de toutes ces questions en face à face et mieux se comprendre. Maintenant, à cette occasion, nous invitons le ministre Soylu à présenter ses excuses à l’IHD et à ouvrir les voies du dialogue. »