Des milliers de personnes étaient rassemblées ce matin dans le cimetière de Seqiz pour se recueillir sur la tombe de Jîna Mahsa Amini
Malgré le blocage des routes par les forces de sécurité iraniennes, des milliers de personnes ont rejoint le cimetière où repose Jîna Mahsa Amînî, au Kurdistan oriental, pour rendre hommage à la jeune femme au 40e jour de son décès

Des milliers de personnes étaient rassemblées ce matin dans le cimetière de la ville kurde de Seqiz pour se recueillir sur la tombe de Jîna Mahsa Amini, au 40e jour du décès de la jeune femme de 22 ans, morte suite à des mauvais traitements durant sa garde à vue par la police iranienne des moeurs à Téhéran.

Malgré le dispositif de sécurité strict mis en place par les forces iraniennes, et le blocage des routes, des milliers de personnes se sont rassemblées ce mercredi matin, dans le cimetière de Seqiz, au Rojhilat (Kurdistan oriental, Iran), où se trouve la tombe de Jîna Mahsa Amini. Beaucoup ont marché sur des kilomètres, d’autres ont dû traverser des rivières à pied pour rejoindre le cimetière. Durant la cérémonie qui s’est tenue au 40e jour du décès de la jeune femme, comme le veut la tradition locale, les participants ont, à de nombreuses reprises, scandé le slogan emblématique « Jin, Jiyan, Azadî » (Femmes, Vie, Liberté), ainsi que « Mort au dictateur » et « Kurdistan, Kurdistan, le cimetière du fascisme ».

Amini, 22 ans, avait été arrêtée par la police des mœurs le 13 septembre à Téhéran, au motif qu’elle ne portait pas correctement le voile. Elle est décédée dans un hôpital le 16 septembre, à la suite de mauvais traitements subis en garde à vue. Au lendemain de sa mort, des manifestations ont éclaté au Rojhilat, avant de se répandre dans tout l’Iran.

Lors de la cérémonie, des défenseurs des droits humains ont révélé que les forces de sécurité avaient menacé de mort la famille d’Amini pour qu’elle annule la cérémonie.

D’après des images et vidéos postées sur les réseaux sociaux, la police a tiré à balles réelles et utilisé des gaz lacrymogènes contre les manifestants rassemblés à Seqiz.

Dans le même temps, la grève lancée dans les villes de Seqiz, Sine, Diwandere, Meriwan et Kamyaran au Kurdistan oriental, à l’occasion du 40e jour de deuil, a été largement suivie.

Au même moment, les manifestations se poursuivaient dans la ville de Zahidan, au Sistan Baloutchistan. Selon des organisations de défense des droits humains, au moins 93 personnes ont été tuées au cours des manifestations qui ont débuté le 30 septembre dans cette ville, suite au viol d’une jeune femme par un policier.

Les manifestants sont également descendus dans la rue dans les villes de Mahabad, Sine et Bokan au Rojhilat. Des informations font état d’affrontements déclenchés par les forces iraniennes en plusieurs endroits.