Le HDP appelle les institutions et les organisations environnementales à se mobiliser contre la destruction écologique sur le mont Djoudi
Des milliers de personnes ont marché vers le mont Djoudi le 17 septembre pour dénoncer la déforestation de la zone par les autorités turques. Cependant, la manifestation a été réprimée par la police turque.

Le HDP appelle les institutions démocratiques et les organisations environnementales à se mobiliser contre la destruction écologique sur le mont Djoudi.

Les porte-paroles du HDP (Parti démocratique des Peuples) pour les affaires étrangères, Feleknas Uca et Hişyar Özsoy, ont publié une déclaration concernant la destruction et le pillage de la nature par le gouvernement turc.

« Le gouvernement AKP-MHP [coalition islamo-nationaliste au pouvoir en Turquie], qui utilise des politiques agressives pour redessiner le pays à son image et en ligne avec ses intérêts politiques, détruit et pille l’écosystème, en particulier dans les campagnes kurdes depuis des années. L’un des exemples les plus récents de cette destruction écologique a lieu sur le mont Djoudi, dans la province kurde de Şırnak », indique la déclaration du HDP.

Et de poursuivre : « Les politiques anti-écologiques du gouvernement AKP-MHP ont des conséquences dévastatrices dans toute la Turquie. Les centrales hydroélectriques de la mer Noire, les oliveraies brûlées de la côte de la mer Égée et les mines qui détruisent le sol à travers le pays sont tous des exemples de destruction de la nature. En plus de ceux-ci, dans les régions kurdes, la nature a été pillée pendant des années sous prétexte de « sécurité » et de « lutte contre le terrorisme ». Selon un rapport de l’Association du barreau de Şırnak, rien qu’en 2021, l’exploitation forestière militaire a détruit environ 8 % des forêts de la région. Dans le cas du mont Djoudi, la déforestation remonte à deux ans. Cette déforestation a lieu dans les zones militaires restreintes, où les villages ont été incendiés et évacués par le gouvernement dans les années 1990, dans le cadre du conflit de la Turquie avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les civils ne sont pas autorisés à entrer dans les zones militaires restreintes, et les endroits où l’exploitation forestière a lieu sont tous dépeuplées. L’agriculture et l’élevage ont déjà subi de grands dommages dans la région en raison des politiques de guerre contre les Kurdes, et cette déforestation et ce pillage écologique multiplient les dommages.

Le 17 septembre, une marche de protestation dirigée par le Congrès de la Société démocratique (DTK), le HDP, le Mouvement des femmes libres (TJA), le Parti des régions démocratiques (DBP) et le Mouvement écologique de la Mésopotamie, a commencé vers le mont Djoudi pour dénoncer les politiques de déforestation et de guerre du gouvernement. Des centaines de personnes des métropoles de Turquie, ainsi que des représentants d’organisations non gouvernementales, se sont réunis dans la province de Şırnak. Cependant, la gendarmerie a empêché la marche en attaquant les manifestants avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Après l’attaque, les manifestants, y compris des représentants de la société civile et des dizaines de parlementaires du HDP, ont organisé un sit-in.

La destruction et le pillage de la nature font partie intégrante des politiques de « sécurité » de la Turquie dans les provinces kurdes depuis les années 1990. S’opposer à la guerre et à la militarisation dans le contexte kurde, c’est donc s’opposer à la destruction écologique et vice versa. Nous invitons par la présente toutes les institutions démocratiques et tous les partis politiques concernés par la justice environnementale, en particulier les organisations environnementales et écologiques, à se mobiliser contre la destruction écologique sur le mont Djoudi et dans toute la Turquie ».