Un groupe de 15 militants kurdes a entamé aujourd’hui une grève de la faim illimitée à Strasbourg. Les grévistes parmi lesquels figurent des personnalités politiques demandent la levée du régime d’isolement imposé au leader kurde Abdullah Öcalan sur l’île-prison d’Imrali.
Une conférence de presse tenue aujourd’hui à 14 heures devant le Conseil de l’Europe a marqué le début de la grève de la faim. Prenant la parole au nom des grévistes de la faim, Dilek Öcalan, ancienne députée du Parti démocratiques des Peuples (HDP), a souligné l’existence sur l’île-prison d’Imrali d’une « pratique totalement illégale et inhumaine » qui consiste à priver « le leader d’un peuple » de toute communication avec le monde extérieur, à l’isoler de sa famille et de son peuple. S’adressant aux institutions européennes, en particulier au Conseil de l’Europe et à son Comité pour la Prévention de la Torture, elle les a appelées à accomplir leur mission et à mettre fin à l’isolement d’Öcalan.
Remzi Kartal, un représentant du mouvement kurde en Europe, a pris la parole à son tour et commencé par saluer la résistance de Leyla Güven, Députée et Coprésidente du Congrès pour une Société démocratique (DTK, plateforme regroupant les partis politiques et les organisations de la société civile kurde, ndlr) qui mène une grève de la faim depuis 40 jours dans la prison de Diyarbakir.
« La grève de la faim entamée aujourd’hui à Strasbourg est un élément important de la résistance », a-t-il déclaré avant de préciser que le mouvement de grève de la faim allait se poursuivre en Europe et au Kurdistan jusqu’à ce que les revendications soient satisfaites.
Parmi les grévistes de la faim, se trouvent notamment Mustafa Sarıkaya, personnalité politique kurde, Dilek Öcalan, ancienne députée du HDP, Çiya İke, journaliste, et Yüksel Koç, Coprésident du KCDK-E (organisation faîtière du mouvement kurde en Europe).
Destiné à briser l’isolement du leader kurde Abdullah Öcalan emprisonné depuis 1999 sur l’île-prison d’Imrali et privé depuis plusieurs années de toute communication avec l’extérieur, le mouvement de grève de la faim initié par la députée Leyla Güven le 7 novembre s’est répandu dans les prisons de Turquie, au Kurdistan et en Europe. A l’instar des 15 grévistes de la faim de Strasbourg, un groupe de 30 prisonniers politiques a annoncé dimanche 16 novembre une grève de la faim illimitée. Ces actions sont soutenues par des grèves de la faim roulantes au Kurdistan ainsi qu’au sein de la diaspora kurde partout dans le monde.