Arrêtée la semaine dernière, Gülhatun Kara, membre du Mouvement des Femmes kurdes en Europe, a été libérée hier sous contrôle judiciaire.
Arrêtée la semaine dernière dans la région parisienne sur demande d'extradition de l'Allemagne, Gulhatun Kara, membre du Mouvement des Femmes kurdes en Europe, a été remise en liberté hier

Arrêtée la semaine dernière suite à une demande d’extradition de l’Allemagne, Gülhatun Kara, membre du Mouvement des Femmes kurdes en Europe, a été libérée hier sous contrôle judiciaire.

Gülhatun Kara, membre du Mouvement des Femmes kurdes en Europe (TJK-E), avait été interpellée le 12 juin dans la région parisienne, suite à un mandat d’arrêt européen délivré par l’Allemagne. Le jour suivant, elle était écrouée à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.

Selon les informations disponibles, la demande allemande se base sur une enquête ouverte en 2019 en lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Parmi les faits reprochés à la militante kurde, figurent sa participation à des manifestations, à des émissions de radio et de télévision, ou encore à des campagnes pour la libération du leader kurde Abdullah Öcalan.

La cinquantenaire a comparu hier, mercredi, devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris dans le cadre d’une demande de mise en liberté. Dénonçant une répression judiciaire à l’encontre des militants kurdes en Europe, ses avocats, Me Marie Malterre et Me David Andic ont souligné le fait que Mme Kara ne représentait aucun danger pour l’ordre public et qu’elle présentait les garanties nécessaires pour répondre aux convocations de la justice.

Après délibération, les juges ont décidé la mise en liberté de Mme Kara sous contrôle judiciaire. La prochaine audience pour l’examen au fond de la demande d’extradition doit avoir lieu le 3 juillet.

Née en 1965 dans la région de Kars, au Nord-Kurdistan, Gulhatun Kara est réfugiée en France depuis 1991. Elle est connue en Europe pour son engagement actif au sein du Mouvement des Femmes kurdes.

Augmentation des demandes d’extradition de l’Allemagne

À ce jour, 13 militants kurdes sont détenus ou prisonniers en Allemagne en lien avec l’interdiction du PKK. Le fonds d’aide juridique AZADÎ, dont le siège est à Cologne, observe depuis deux ans une augmentation des demandes d’extradition de l’Allemagne visant des activistes kurdes résidant dans d’autres pays européens. 

Une dizaine de militants kurdes ont été livrés à l’Allemagne depuis 2022. La dernière extradition en date est celle de Ferit Çelik renvoyé par la Suède la semaine dernière. Le mouvement kurde accuse l’Allemagne d’être le bras judiciaire de la répression turque.

Le journaliste Serdar Karakoç, arrêté en mai aux Pays-Bas à la demande de l’Allemagne, a également été libéré sous contrôle judiciaire. La prochaine audience dans le cadre de ce procès est prévu le 24 juillet.