L'ex-députée du HDP et ancienne mairesse de Dersim, Edibe Şahin, a retrouvé la liberté après une longue incarcération. Arrêtée fin 2016, cette figure politique kurde a passé les sept dernières années en prison.
Edibe Şahin, ex-députée du HDP et ancienne mairesse de Dersim.

L’ex-députée du HDP et ancienne mairesse de Dersim, Edibe Şahin, a retrouvé la liberté après une longue incarcération. Arrêtée fin 2016, cette figure politique kurde a passé les sept dernières années en prison.

En effet, Edibe Şahin, âgée de 63 ans, a quitté la prison de haute sécurité de Kandıra à Kocaeli ce lundi, où elle était détenue en tant qu’otage politique. À sa sortie, des membres de sa famille et des amis l’attendaient pour l’accueillir.

Şahin a été la mairesse de sa ville natale de Dersim de 2009 à 2014, sous l’étiquette du Parti de la Société Démocratique (DTP). Le DTP a remporté les élections municipales de 2009 dans plus de 100 villes et villages kurdes. Cependant, la Cour constitutionnelle turque a interdit le parti la même année, conduisant à la création de son successeur, le Parti de la Paix et de la Démocratie (BDP), que Şahin a également rejoint.

Aux élections parlementaires de juin 2015, Şahin s’est présentée sous les couleurs du HDP, devenant ainsi la première femme de Dersim à obtenir un mandat à l’Assemblée nationale turque. À l’époque, le HDP entrait pour la première fois au parlement et obtenait 13% des votes à l’échelle nationale. Parallèlement, l’AKP d’Erdogan perdait sa majorité absolue. Lors des nouvelles élections précipitées de novembre 2015, le HDP a réussi à maintenir son résultat, avec 10,8%, restant au-dessus du seuil de dix pour cent qui était alors en vigueur.

Après ces élections, une série d’attaques sanglantes et d’affrontements a débuté. Le 20 mai 2016, l’immunité des députés du HDP a été levée et après la tentative de coup d’État militaire du 15 juillet 2016, l’opération d’arrestation du 4 novembre 2016 a été lancée. De nombreux membres du parti et figures politiques ont alors été emprisonnés, dont neuf députés et dirigeants de villes. Edibe Şahin, qui n’avait pas réussi à retourner au parlement lors des élections de l’année précédente, s’était alors recentrée sur le travail politique communautaire et féminin.

En décembre 2017, Şahin a été condamnée à huit ans et neuf mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste » et « propagande pour une organisation terroriste ». Ayant purgé 75 % de sa peine, elle a été libérée.