Le procès de la journaliste kurde Beritan Canözer s'est ouvert mercredi devant la Cour criminelle de Diyarbakir
Beritan Canözer, correspondante de l'agence de presse féminine Jin News

Le procès de la journaliste kurde Beritan Canözer s’est ouvert mercredi devant la Cour criminelle de Diyarbakir.

La journaliste kurde Beritan Canözer est jugée pour appartenance au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Elle fait partie des quatre professionnels des médias arrêtés à la fin du mois d’avril, dans le cadre d’une grande rafle menée par le régime turc contre l’opposition kurde, notamment dans la métropole de Diyarbakir, à quelques semaines des élections législatives et présidentielles en Turquie. Quelque 200 personnes avaient alors été placées en garde à vue. Parmi elles figuraient des militants du Parti démocratique des Peuples (HDP), des avocats et des membres d’associations culturelles. Plus de soixante personnes avaient ensuite été placées en détention pour appartenance ou soutien au PKK.

Détenue pendant deux mois, la correspondante de l’agence de presse féminine Jin News avait été libérée en juin. Elle a comparu aujourd’hui devant la cour criminelle de Diyarbakir, assistée de son avocat, Muharrem Erbey. Toute l’accusation repose sur les déclarations d’un témoin, Ümit Akbıyık, un ancien membre du HDP qui a incriminé environ 800 membres de l’opposition afin de bénéficier de l’immunité.

Le parquet réclame une peine d’emprisonnement de sept ans et demi à quinze ans contre Beritan Canözer. Cette dernière a expliqué au tribunal qu’elle n’avait jamais rencontré personnellement le témoin clé et qu’elle ne le connaissait qu’à travers les médias. Évoquant des articles de presse cités comme des éléments à charge dans l’acte d’accusation, la journaliste a déclaré : “Ces articles contiennent des informations dont les sources sont claires. Je suis connue en tant que journaliste et je n’exerce pas cette profession en secret. J’ai été accusée dans le passé pour mes articles et j’ai été acquittée. Je fais principalement des reportages sur les femmes et les enfants. Nous sommes la voix des femmes et des enfants qui sont assassinés, violés et maltraités. Le journalisme n’est pas un crime.”  

Le procès de la journaliste kurde a été ajourné au 8 décembre.

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