Le nombre de militants politiques et de syndicalistes arrêtés lundi sur ordre du parquet de Diyarbakir est passé à 19.
Devant le palais de justice de Diyarbakir

Le nombre de militants politiques et de syndicalistes arrêtés lundi, sur ordre du parquet de Diyarbakir, est passé à 19. Entre-temps, les gardés à vue se sont vus interdire de rencontrer leurs avocats pour une durée de 24 heures.

Le parquet de Diyarbakir a imposé une interdiction de 24 heures aux avocats qui ne seront pas autorisés à voir les 19 militants politiques et syndicaux arrêtés lundi lors des raids policiers menés principalement dans la métropole kurde de Diyarbakir, ainsi qu’à Mardin, Izmir et Antalya.

Pour justifier l’interdiction des avocats, le procureur a déclaré que les contacts personnels entre « les suspects en détention et les avocats ainsi que le droit d’examiner le contenu des dossiers ou de faire des copies des documents » pourraient compromettre l’issue de l’enquête.

Parmi les personnes placées en garde à vue au quartier général de la police de Diyarbakir, figurent plusieurs membres et dirigeants du Parti démocratique des Peuples (HDP) et de son antenne régionale, le Parti démocratique des Régions (DBP).

Les syndicats protestent contre les arrestations

La branche de la Plate-forme pour le travail et la démocratie, à laquelle appartiennent plusieurs syndicats, a condamné les arrestations lundi. Lors d’un rassemblement nocturne devant le siège du Syndicat de la santé et des travailleurs sociaux (SES), les syndicalistes ont appelé à la fin des « pratiques antidémocratiques » et à la libération des personnes arrêtées.

Nasır Demirkıran, actuel porte-parole de la fédération syndicale KESK, a déclaré que les arrestations arbitraires et les opérations policières étaient devenues routinières sous le régime totalitaire de l’AKP. « Les membres et responsables des syndicats, des chambres professionnelles, des ONG et des partis politiques sont attaqués, menacés et arrêtés parce qu’ils s’opposent au gouvernement. Ce gouvernement est incapable de tolérer les voix dissidentes ; il réagit avec des méthodes fascistes opprimant la société. »