La mort de deux kolbars kurdes à la frontière entre l'Iran et l'Irak vient s'ajouter à une série d'incidents
Farooq Alizadeh, l'adolescent de 17 ans tué par les gardes-frontières iraniens

La mort de deux kolbars kurdes à la frontière entre l’Iran et l’Irak vient s’ajouter à une série d’incidents mettant en lumière les conditions périlleuses et les risques auxquels sont confrontés ces travailleurs dans la région.

Un kolbar kurde, Farooq Alizadeh, 17 ans, originaire de Rabat, dans la région de Sardasht, a été abattu par des gardes-frontières iraniens à la frontière de Hengazhal à Baneh, a rapporté dimanche l’Organisation des droits humains Hengaw. Cet incident s’ajoute à une série d’attaques des forces iraniennes contre les porteurs de marchandises kurdes, connus sous le nom de kolbars, qui sont régulièrement confrontés à des conditions dangereuses dans leur activité de transport de marchandises à travers la frontière montagneuse entre l’Iran et l’Irak.

Les forces armées de la République islamique ont tiré sur Alizadeh à 2 heures du matin. L’adolescent est mort sur le coup. Dans la région de Baneh, sept kolbars ont été tués au cours des deux derniers mois, et dix adolescents kolbars ont été blessés au cours du seul mois de novembre. La plupart des incidents se sont produits à la frontière de Hengazeal.

Par ailleurs, Yavar Veisi, un kolbar de 27 ans originaire de Paveh, dans la province de Kermanshah, a été mortellement touché par un tir des gardes-frontières iraniens près du poste-frontière de Nosud le même soir. Veisi, père de deux enfants et passionné de football, n’était pas armé et ne transportait pas de marchandises lorsqu’il a été abattu.

Les autorités iraniennes qualifient les kolbars de “contrebandiers”, une désignation qui contribue à leur traitement sévère. Cependant, les organisations de défense des droits humains affirment que les activités des kolbars constituent un moyen de revenu vital pour les Kurdes qui luttent pour survivre avec des opportunités économiques limitées dans les régions frontalières appauvries.

Le sort des kolbars, pris pour cible par les gardes-frontières alors qu’ils entreprennent de longues marches sur un terrain difficile, reflète un contexte de crise économique et de violations systématiques des droits humains dans les régions kurdes situées aux frontières entre la Turquie, l’Irak et l’Iran. Les statistiques communiquées par l’organisation Hengaw révèlent que 594 kolbars ont été tués et 1 364 blessés par les gardes-frontières iraniens au cours des 12 dernières années. Parmi eux, 36 avaient moins de 18 ans.

Cette situation rappelle le massacre de Roboski, au cours duquel une frappe aérienne des forces armées turques a visé un groupe de kolbars kurdes, tuant 34 personnes, dont 17 enfants, le 28 décembre 2011 à Uludere (Roboski), dans la province de Şırnak (Şirnex), en Turquie.

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