Deux jeunes hommes enlevés par l’armée turque au Kurdistan irakien

Deux habitants d’un village proche de la ville de Sîdekan, dans le sud du Kurdistan (Irak), ont été arrêtés par l’armée turque et emmenés de l’autre côté de la frontière. Ils sont accusés de se trouver « sans autorisation » dans une « zone d’exclusion militaire ».

Les deux cousins originaires de la région de Bradost ont été arrêtés par les forces d’occupation turques et emmenés en territoire turc. 

Les cousins vivent près du district de Sîdekan, dans le village de Dayla, qui est rattaché au gouvernorat de Hewlêr (Erbil). 

Selon des proches, ils ont été arrêtés vendredi matin alors qu’ils s’occupaient de leurs chevaux. L’armée turque les a accusés de se trouver « sans autorisation » dans une zone de conflit déclarée « zone militaire restreinte ».

Selon les informations disponibles, les jeunes hommes ont été emmenés à la base militaire turque de Derecik, dans la province de Hakkari, où ils seront « interrogés ». Le Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) s’est abstenu de commenter l’enlèvement. 

Toutefois, selon les parents des jeunes  enlevés, les organes officiels de Bradost sont en contact avec l’armée turque afin d’obtenir la libération des deux jeunes hommes.

Le Triangle de Bradost forme la région frontalière entre trois parties du Kurdistan (Turquie-Irak-Iran). En raison de cette importance stratégique, l’armée turque a mis en place des dizaines d’avant-postes et de bases avec des unités blindées lourdes, des hélicoptères d’attaque et des forces spéciales dans les zones de cette région. Sous couvert de « contre-insurrection » – la lutte contre le PKK -, les troupes turques commettent systématiquement des violations graves des droits humains et des crimes de guerre contre la population civile et les guérilleros. En début de semaine, un civil de 42 ans a été blessé par une attaque d’artillerie turque dans un village situé non loin de la petite ville de Batîfa.