La police turque a mené des raids lundi matin dans les locaux de la branche du HDP de Cizre, ainsi que dans les maisons de plusieurs membres du parti.
Les unités spéciales de la police turque ont fait une descente dans le bâtiment de la branche du Parti démocratique des Peuples (HDP) de Cizre, aux premières heures de la matinée, lundi.
Les policiers ont cassé les portes du bâtiment du parti et piétiné le tapis de prière avec leurs bottes, ont rapporté des sources locales. Les locaux ont été fouillés pendant deux heures. Parallèlement, des perquisitions ont été effectuées dans les quartiers de Cudi, Dağkapı, Nur, et dans le village de Dirsekli.
Parmi les 9 personnes placées en garde à vue à l’issue du raid, figurent Mesut Nart, co-président de la branche locale du HDP et Esmer Çıkmaz (50 ans), cadre locale du HDP, dont la fille, Yasemin Çıkmaz, a été exécutée en 2016 dans les sous-sols de Cizre par les forces de sécurité turques.
« Nous continuerons d’être votre cauchemar »
La direction régionale du HDP a condamné l’opération de police au cours d’une conférence de presse tenue en début d’après-midi, avec la participation des députés HDP Nuran Imir et Hasan Özgüneş et de plusieurs représentants de la société civile.
« Le raid de la police sur notre bureau de district est le résultat de la haine envers les Kurdes. Ni vos politiques, ni vos persécutions ne peuvent nous arrêter. Je m’adresse ici au président : Notre bureau de district a été endommagé pendant les raids. Qui sont ces personnes ? Des agents des forces de l’ordre ou des membres de l’État islamique ? Notre lutte se poursuivra jusqu’à ce que le gouvernement AKP [Parti de la Justice et du Développement au pouvoir en Turquie] soit vaincu dans la région. Nous continuerons à être votre cauchemar », a déclaré la députée kurde Nuran Imir.