Des femmes de Daesh ont tenté de tuer un réfugié irakien dans le camp d’Al Hol, dans le nord de la Syrie. La criminalité augmente dans le camp
Vue aérienne du camp d'Al Hol, dans la région de Hassakê

Un groupe de femmes de Daesh a tenté de tuer un réfugié irakien dans le camp d’Al Hol, dans le nord de la Syrie, alors que la criminalité à l’intérieur du camp ne cesse d’augmenter.

La situation sécuritaire dans le camp de réfugiés d’Al Hol, au sud-est de la ville de Hassakê, dans le nord de la Syrie, est très problématique. Les femmes de Daesh ont formé des groupes pour terroriser les réfugiés du camp.

Selon l’agence de presse Hawar News (ANHA), les femmes des djihadistes de Daesh dans le camp d’Al Hol s’organisent pour dégrader la sécurité du camp, commettant notamment des agressions physiques, des meurtres et des tentatives d’évasion.

Récemment, des femmes de djihadistes ont tenté de tuer un réfugié irakien, appelé Hatim Abdul Karim, a rapporté ANHA.

Les faits se sont produits dimanche soir, sur le marché du camp, où le réfugié irakien travaille comme barbier. Blessé à la cuisse droite, il a été transféré à l’hôpital de campagne du camp.

Les autorités sécuritaires ont indiqué que les femmes étaient derrière la plupart des crimes à l’arme blanche en augmentation dans le camp, estimant que le but poursuivi était de préserver l’idéologie de l’EI au sein des familles et la répandre parmi les réfugiés irakiens.

Dans un rapport récent documentant les violations commises par les différents acteurs du conflit en Syrie, la Commission internationale indépendante d’enquête de l’ONU sur la Syrie avait reproché aux Forces démocratiques syriennes (FDS) les longues durées de détention ou de rétention imposées aux djihadistes de Daesh et à leurs proches, dans les prisons et les camps sous leur contrôle, y compris le camp d’Al Hol.

Le commandant des FDS, le général Mazlum Abdi, a critiqué le rapport, déclarant que la « dimension complexe et internationale » de la situation dans le camp d’Al Hol était ignorée de manière injustifiable. Le camp abrite quelque 65 000 personnes de dizaines de pays différents, dont des milliers de membres de Daesh et leurs familles qui ont été appréhendés par les FDS après la chute du dernier bastion de l’organisation terroriste en Syrie orientale, en mars 2019. « La plupart des États refusent de reprendre leurs ressortissants détenus dans le camp. Les organisations internationales ont réduit leurs activités humanitaires », a déclaré Mazlum Abdi.

Le camp d’Al Hol

Le camp d’Al Hol, dans le canton de Hesekê, est composé de huit zones. Dans les zones un, deux et trois, se trouvent des personnes originaires de Mossoul qui ont fui l’invasion de Daesh en 2014. La zone quatre abrite des personnes déplacées en Syrie. Dans les zones cinq, six et sept, sont détenus les djihadistes de Daesh et leurs proches, tandis que les familles des djihadistes étrangers sont détenues dans la zone appelée « Muhajarad » (Emigrants).

L’organisation djihadiste dispose encore d’une forte influence parmi les femmes de l’ancien « califat ». Les enfants sont endoctrinés et les renégats sont assassinés. Depuis l’invasion turque en octobre 2019, les tentatives d’évasion sont de plus en plus nombreuses. Ali Hesen, le responsable des forces de sécurité du camp, a déclaré à ANHA qu’environ 700 tentatives d’évasion avaient été empêchées depuis 2019.

Lorsque Daesh a été vaincu dans le nord-est de la Syrie au printemps 2019, les familles de l’ancien « califat » ont été hébergées dans le camp d’Al Hol. Actuellement, environ 40 000 femmes et enfants de Daesh, originaires de 53 pays différents, vivent dans le camp, dans des conditions précaires et sans aucune perspective d’avenir. À quelques exceptions près, les pays d’origine refusent de reprendre leurs ressortissants. Seuls les orphelins peuvent être rapatriés au cas par cas.

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