Quand on visite l’exposition Zehra Doğan, ce ne sont pas seulement les œuvres d’une artiste qu’on rencontre. Certes, elles sont puissantes et touchantes mais surtout elles sont nécessaires. Parce qu’elle est aussi journaliste ses toiles disent au-delà de ce qu’elles montrent véritablement.
Dans un intéressant article de Breizh Femmes, magazine du féminisme et de l’égalité à Rennes et en Bretagne, Laetitia Boursier et Ghislaine Mesnage, des Amitiés kurdes de Bretagne, présentent cette exposition comme un prétexte, plutôt joli, d’ailleurs, pour aborder la question du peuple kurde :
aujourd’hui association, les AKB ont d’abord été une délégation – La Délégation rennaise Kurdistan – soutenue en 1994 par Edmond Hervé, alors maire de Rennes, qui souhaitait déjà mettre en lumière la situation kurde. Depuis, la ville de Diyarbakir est une ville-sœur de la capitale bretonne et une véritable coopération s’est installée entre les deux régions.
A l’occasion des élections municipales du 31 mars, une délégation des Amitiés kurdes de Bretagne était présente, emmenée par l’une d’elle, pour accompagner à leur demande les militants et dirigeants du Parti de la Démocratie des Peuples (HDP?) dans la dernière ligne droite d’une longue préparation pour un scrutin de tous les dangers. Elle est rentrée après avoir rempli ses objectifs, avec modestie et discrétion, comme il se doit, dans le Dersim et à Diyarbakir. Elle a visité les grévistes de la faim au siège du HDP à Diyarbakir, qui ont dépassés les 100 jours, et Leyla Güven (150 jours). Le HDP a insisté pour que des initiatives nombreuses soient prises pour les soutenir et soutenir leur revendication.
La délégation a été reçue longuement par Emin Aktar, l’avocat principal de Gültan Kışanak, co-maire de la ville métropolitaine de Diyarbakir incarcérée depuis octobre 2016, destituée et condamnée à 14 ans d’emprisonnement. Elle était porteuse d’une lettre de Nathalie Appéré, maire de Rennes, qui a rappelé les nombreuses interventions de la ville de Rennes et l’a assurée de son soutien. Emin Aktar a remercié la Ville de Rennes, qu’il connait pour avoir été invité en 2012 par le barreau de Rennes à un colloque et avoir été reçu par Daniel Delaveau, maire à Rennes à cette époque. Il a assuré la délégation de la volonté de Gültan Kışanak de continuer son combat pour la démocratie : elle n’a rien perdu de sa pugnacité, celle dont elle a fait preuve tout au long de son procès. La ville de Rennes souhaite que son livre écrit en prison, « La couleur pourpre de la politique kurde », soit traduit en français.