Depuis la mi-mars, l’armée irakienne construit un mur de 250 kilomètres de long entre Shengal et le nord-est de la Syrie. Jubeyr Shêkh Silêman, directeur des affaires yézidies dans l’AANES, a évoqué le sujet dans un entretien avec l’agence de presse Hawar News (ANHA).
Dénonçant des complots continus contre les Yézédis, Jubeyr Shêkh Silêman a déclaré : « En 2014, la porte a été ouverte pour que les mercenaires de l’État islamique (EI) frappent Shengal, et de nombreuses autres conspirations ont suivi. Le but de ces conspirations est de massacrer et de détruire le peuple yézidi. »
Affirmant que les assaillants et les conspirateurs veulent un Shengal sans Yézidis, Silêman a ajouté : « Ils ne veulent pas que les Yézidis déplacés retournent à Shengal. Ils tentent de vider Shengal de sa population yézidie afin de pouvoir mener à bien leurs plans pour assiéger le Rojava depuis cette région. »
Le responsable yézidi a rappelé que l’attaque de l’EI contre Shengal avait été arrêtée par les forces de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES), en collaboration avec la population de Shengal. « Ils veulent séparer deux régions afin d’empêcher le renforcement du modèle de l’administration autonome », a-t-il dénoncé.
Silêman a fait remarquer que la construction du mur faisait partie de l’accord de Shengal signé le 9 octobre 2020 entre la Turquie, le gouvernement de Kazimi et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK, dominé par le clan Barzani). Il a conclu en disant : « L’État turc est impliqué de près dans ce plan mis en œuvre par le gouvernement irakien et le PDK. »