Co-présidente du KCK : Le PDK met en danger l’autonomie du Sud-Kurdistan

Besê Hozat, coprésidente du Conseil exécutif de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), s’est exprimée sur les questions politiques actuelles dans une émission diffusée sur la chaine de télévision kurde Medya Haber TV lundi soir. L’évolution de la situation au Sud-Kurdistan (Irak), parallèlement aux attaques de la Turquie, a été le sujet principal de l’émission.

Mme Hozat a critiqué la politique du parti au pouvoir au Sud-Kurdistan, le PDK du clan Barzani, comme étant extrêmement dangereuse pour tous les Kurdes et a souligné que la famille Barzani envoie ses milices armées dans les zones de guérilla.

Nous publions ci-dessous un extrait des déclarations de Besê Hozat :

« La Turquie mène une guerre d’extermination. La position actuelle du PDK doit être évaluée dans ce contexte. La Turquie veut détruire toutes les réalisations kurdes. A travers le génocide kurde, elle veut établir un nouveau régime, synthèse turco-islamique. Son objectif pour 2023 est d’établir un régime de fanatisme religieux, de nationalisme et de racisme.

Dans ce but, entre autres, une attaque d’occupation est en cours au Bashur [Sud-Kurdistan]. Des centaines de civil.es ont déjà perdu la vie. Des bases militaires sont construites dans tous les endroits que l’État turc atteint. Pas à pas, toute la région va être occupée, jusqu’à Kirkouk, et le sud du Kurdistan sera annexé.

Cette attaque se déroule avec le soutien du PDK. Ce qui signifiera également sa propre fin. La Turquie est gouvernée par un régime meurtrier et colonialiste. Ce que le PDK attend de cela doit être compris exactement. Plus récemment, l’UPK [Union patriotique du Kurdistan] a commenté les développements. Sedi Pire a expliqué que l’Etat turc a occupé Behdinan et que l’UPK ne sait pas ce que le PDK a convenu avec le gouvernement AKP/MHP d’Erdogan. L’UPK voit le danger d’une occupation du Sud-Kurdistan. Gorran et d’autres organisations ont également exprimé leur inquiétude et s’interrogent sur ce qui se passe.

Qu’est-ce que le gouvernement fasciste turc a promis au PDK à Garê, par exemple? Les Peshmergas ne veulent pas y aller, ils ne veulent pas participer aux attaques d’occupation sur les zones où se trouve le PKK. Ni la population ni les peshmergas ne le souhaitent. Pour cette raison, les unités Zerevani sont stationnées à Garê. Les unités de Zerevan seront déployées à la place des Unités de Peshmergas qui étaient précédemment envoyées dans la région. Les Zerevan sont des unités spéciales de la famille Barzani. Le PDK sait que les Peshmergas ne veulent pas mener cette guerre. Il existe donc un plan spécial du PDK et de la Turquie. Les unités de Zerevan sont stationnées là où l’Etat turc ne peut pas encore aller. Elles sont déployées entre les zones de guérilla afin de rompre la connexion d’une zone à l’autre. Les routes de connexion sont censées être bloquées. Les guérilleros sont censés être repoussés au même endroit afin que l’État turc puisse les écraser.

Ce qui se passe en ce moment, c’est la préparation de la guerre. La situation actuelle est extrêmement dangereuse. En ce moment, le PDK veut mener une attaque globale avec l’Etat turc. C’est ce qu’indiquent les préparatifs. Une déclaration de guerre conjointe avec la Turquie est un plan très dangereux, qui signifie la fin du PDK et la destruction de toutes les réalisations dans le sud et les autres parties du Kurdistan. Avec la mise en œuvre de ce plan, le Kurdistan du Sud perdra son statut de région autonome. Le PDK doit s’abstenir de cette politique dangereuse car elle fera perdre à tous les Kurdes leur statut. Une fois que les forces kurdes résistantes seront écrasées, les Kurdes collaborateurs seront également affectés. Le peuple kurde ne devrait plus avoir à vivre une telle tragédie. »