La « police militaire » a enlevé cinq personnes à Jindires, un district de la région d’Afrin occupée par la Turquie
Le district de Jindires, dans la région d'Afrin occupée par la Turquie depuis 2018

La « police militaire », un réseau paramilitaire mis en place par la Turquie dans les zones occupées du nord de la Syrie, a enlevé cinq personnes à Jindires, dans la région d’Afrin, a-t-on appris de source locale.

Elî Şêr Mehmûd (32 ans) et Newres Xelîl Elî (28 ans) ont été enlevés par les mercenaires de la « police militaire » dans le village de Til Silor situé à Jindires, rapportent des sources locales. À Axçelê, un autre village de ce district d’Afrin sous occupation turque depuis 2018, ce sont trois personnes qui ont été enlevées par cette formation paramilitaire supplétive de l’armée turque. Il s’agit de Mehmûd Ehmed (30 ans), Omer Hesen Ebdo (28 ans) et Xelîl Hisên Mihemed (31 ans). Le sort des victimes n’est pas connu à ce jour.

La Turquie a instauré un régime de terreur et de corruption dans toutes les régions qu’elle occupe au nord de la Syrie, notamment à Afrin, entièrement envahie par l’armée turque et ses supplétifs djihadistes en mars 2018. Les crimes de guerre tels que les enlèvements, les exécutions, la torture, les pillages, les migrations forcées sont devenus monnaie courante dans la région.

Selon les défenseurs des droits humains, au cours des six premiers mois de cette année, les forces d’occupation ont enlevé 346 personnes, dont 30 femmes, et tué 18 autres personnes.

Selon l’Organisation des droits humains d’Afrin, les crimes perpétrés par la Turquie dans les régions occupées du nord de la Syrie visent à déplacer la population locale et modifier la structure démographique de la région. En outre, l’État turc, qui menace d’envahir Tall Rifat et Manbij, cible les civils avec des tirs d’artillerie et des bombardements aériens.

« Les actes criminels ont augmenté dans les zones occupées d’Afrin, de Serêkaniyê (Ras al-Aïn) et de Girê Spî (Tall Abyad) depuis le sommet de l’OTAN du 28 juin. 11 citoyens kurdes ont été enlevés et une personne âgée a été exécutée à Afrin depuis. En attendant, la Turquie menace d’envahir d’autres parties de la Syrie », a déclaré Ibrahim Shêkho, porte-parole de l’Organisation des droits humains d’Afrin.