Depuis le début de l’année, la Turquie a considérablement réduit le débit d’eau de l’Euphrate vers la Syrie. Les photographies révèlent la baisse alarmante du niveau de l’eau.
Depuis le 27 janvier 2021, la Turquie réduit continuellement en amont le débit de l’Euphrate qui s’écoule vers la Syrie. Pourtant, en application d’un accord entre la Turquie, la Syrie et l’Irak, l’État turc doit libérer 500 mètres cubes d’eau par seconde. Or, le débit est aujourd’hui de 200 mètres cubes par seconde en moyenne.
Des photos prises en décembre 2019 et octobre 2021 autour du barrage du Rojava (Tishrin), ainsi que des images satellite prises par l’Agence spatiale européenne en août dernier, montrent l’ampleur de la diminution du niveau de l’Euphrate, le plus grand fleuve de Syrie.
La quantité d’eau de l’Euphrate qui s’écoule vers la Syrie n’a pas changé depuis janvier, a déclaré Mistefa Ebdurrehman, membre de la Direction du barrage du Rojava, à l’agence de presse locale Hawar News (ANHA).
S’ajoutant à un embargo économique imposé au Nord et à l’Est de la Syrie, la réduction des eaux de l’Euphrate affecte grandement la production et la vie quotidienne dans la région.
Selon les institutions agricoles de la région, environ 900 000 hectares de terres agricoles, dont de nombreux vignobles, vergers et champs de blé, dépendent de l’Euphrate pour leur irrigation. Depuis l’été 2020, 400 000 hectares de champs sont privés d’eau. Des centaines de villages souffrent ainsi de la baisse de l’activité agricole, principale source de revenus de la région.
Dans un contexte de sécheresse dû à l’absence de précipitations depuis des mois, la réduction du débit de l’Euphrate par l’État turc laisse les citoyens syriens privés d’eau potable, de nourriture et d’électricité, mettant en danger la vie de millions de personnes.
Selon de nombreux observateurs, Ankara utilise l’eau comme une arme afin de forcer la population à quitter la région. L’État turc cible également le nord-est de la Syrie avec des armes lourdes et des avions de reconnaissance.