Babekir Dereyi, écrivain originaire du Sud-Kurdistan (Kurdistan irakien).

Les attaques et l’occupation du territoire du Sud du Kurdistan par l’État turc, en coopération avec le PDK, s’intensifient de jour en jour. Les responsables des Gouvernements régional du Kurdistan et de l’Irak gardent le silence face à cette occupation. L’écrivain originaire du Sud-Kurdistan Babekir Dereyi s’est exprimé à ce sujet auprès de l’agence de presse kurde Rojnews.

Babekir Dereyi a expliqué que la politique de la Turquie vise à étendre ses frontières et à occuper le Kurdistan. Il a déclaré : « Les autorités turques cherchent toujours à tirer profit de quelque chose, et pour que la question kurde ne soit pas résolue, elles ne veulent jamais d’un accord entre le peuple kurde et la Turquie. Au Kurdistan du Nord (est de la Turquie), les Kurdes ont tenté de résoudre la question kurde, mais la Turquie n’a jamais été prête pour cela. Par conséquent, le problème n’est pas résolu, et les Kurdes n’obtiennent pas leurs droits. L’État turc prétend vouloir en finir avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mais nous voyons que le PKK est là depuis 40 ans et que leur lutte continue. Ces déclarations sont des mensonges, et même l’État turc ne croit pas à ses propres paroles. Tant que le peuple kurde n’obtiendra pas ses droits, la lutte des guérilleros [combattants du PKK] continuera. »

“Les autorités régionales sont complices de l’occupation”

Poursuivant son discours, Babekir Dereyi a abordé le silence des autorités du Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) et des autorités locales : « Les autorités régionales gardent le silence en raison de leurs propres intérêts, et elles sont elles-mêmes complices de l’occupation. Une grande partie des jardins, vergers, terres et biens des habitants de Behdînan ont été pillés, les gens sont tués et la situation économique et la vie dans la région sont tombées sous une menace constante, mais elles restent silencieuses. Dans la région de Soran également, la Turquie exerce des pressions, et cela se fait sans doute avec la coopération des gouvernements régionaux. L’Iran et l’Irak sont également impliqués, tous ont conclu un accord pour mener l’occupation à son terme. »

M. Babekir a ajouté que l’occupation par l’État turc et Erdogan ne se limite pas au Sud-Kurdistan, mais qu’ils poursuivent la même politique au Rojava. Chaque jour, des Kurdes sont tués de Afrin à Kobané, et des actes de violence sont perpétrés. Tout cela est lié à la situation mondiale instable.

L’écrivain Babekir a conclu en disant : « La Turquie opprime la région, malheureusement le peuple est le seul à en souffrir. Le KRG doit se tourner vers Bagdad et l’ONU pour mettre fin à cette occupation et exercer des pressions. Chaque jour, les autorités régionales vendent le pétrole de la région, et sans aucun doute, cela contribue à l’occupation et à la destruction.