Plusieurs associations d’avocats ont exhorté les autorités turques à mener une enquête sérieuse sur les attaques racistes contre les Kurdes
Enterrement de Hakim Dal, kurde tué dans une agression raciste à Konya, le 20 juillet. Les violences racistes à l'encontre des Kurdes dans les provinces turques ont considérablement augmenté au cours des dernières semaines

Plusieurs associations d’avocats ont exhorté les autorités turques à mener une enquête sérieuse sur les récentes attaques racistes contre les Kurdes, affirmant que ces agressions sont la conséquence du discours de haine proféré par les dirigeants politiques.

Quinze associations d’avocats du Nord-Kurdistan (sud-est de la Turquie) ont publié une déclaration commune concernant les récentes attaques racistes contre des citoyens kurdes à Ankara, Afyon et Konya.

Énumérant les cas les plus récents d’agressions perpétrées contre les Kurdes au cours des derniers mois dans différentes provinces de Turquie, la déclaration souligne que ces « crimes de haine fondés sur des motifs racistes » ne sont pas des « incidents isolés ».

« Nous demandons aux autorités de cesser d’utiliser un langage qui encourage les attaques racistes visant l’identité et la langue kurdes et nuisant à la paix sociale. Nous exigeons une enquête urgente et efficace sur toutes ces attaques », disent les auteurs de la déclaration, pointant du doigt le « langage discriminatoire » utilisé par les dirigeants politiques.

Les associations d’avocats dénoncent par ailleurs « le manque de réponses appropriées de la part des forces de sécurité et l’absence de poursuites judiciaires efficaces », y voyant une des causes de l’amplification des violences racistes à l’encontre des Kurdes ces derniers temps.

L’antenne de l’Association des droits de l’homme (IHD) de Diyarbakir a également publié un communiqué suite à l’attaque raciste qui a entraîné la mort à Konya d’un Kurde du nom de Hakim Dal en début de semaine.

Partageant les données sur les violences racistes survenues en Turquie au cours de l’année 2020, l’IHD a noté que celles-ci avaient causé la mort de sept personnes, dont trois enfants syriens. « Les chiffres réels des crimes de haine sont cependant supérieurs à ceux dont nous disposons », a ajouté l’association de défense des droits humains.