Arîn Hêvî, un an et demi, est en prison avec sa mère. Son père lui a apporté un cahier de coloriage et des crayons, mais l’administration pénitentiaire a refusé de les lui remettre, estimant que l’enfant était trop petite pour dessiner.
Selon les derniers chiffres officiels publiés en novembre 2018 par le ministère turc de la justice, 780 enfants en bas âge étaient détenus avec leur mère, contre 668 en 2017.
La petite Arîn Hêvî, un an et demi, est l’un de ces enfants. Arrêtée en 2010 pour « appartenance à une organisation terroriste », sa mère, Nurcan Kizilkaya, a été condamnée à six ans et trois mois de prison. Après environ trois ans de détention préventive, elle a été remise en liberté. Lorsque la peine de prison a été confirmée par la Cour de cassation turque, il y a un an, elle a été de nouveau emprisonnée, cette fois-ci avec sa fille âgée alors de six mois.
Le père d’Arîn, l’avocat Mehmet Sani Kizilkaya, a apporté en prison un cahier de coloriage et des crayons pour sa fille. Cependant, ceux-ci n’ont pas été remis à Arîn. La raison invoquée par les autorités pénitentiaire est que l’enfant est trop petite pour dessiner.
« Dans ce pays, il y a une administration pénitentiaire qui considère que ma fille, âgée d’un an et demi, est assez grande pour aller en prison, mais trop petite pour tenir un crayon », s’est indigné M. Kizilkaya.