La police turque a attaqué ce lundi la veille de justice lancée par le HDP devant le complexe pénitentiaire de Sincan, à Ankara, pour réclamer la libération du député destitué Ömer Faruk Gergerlioglu.
Bien que la Cour constitutionnelle ait jugé la semaine dernière que la révocation du mandat parlementaire d’Ömer Faruk Gergerlioglu constituait une violation de ses droits, le député du Parti démocratique des Peuples (HDP) qui est détenu depuis trois mois dans la prison de Sincan, n’a pas été libéré. C’est pourquoi, le HDP a entamé une veille devant la prison située dans la province d’Ankara.
Les manifestants ont cependant été confrontés ce lundi à la brutalité de la police qui a tenté de les disperser par la force. Les policiers ont notamment usé de la violence pour arrêter Salih Gergerlioglu, le fils du député emprisonné. Ils s’en sont pris par ailleurs aux journalistes qui couvraient l’événement, confisquant leur matériel. Au moins quatre personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de cette répression.
La semaine dernière, la Cour constitutionnelle turque a donné droit à une requête introduite par M. Gergerlioglu contre la révocation de son mandat, considérant que celle-ci emportait violation de plusieurs droits inscrits dans la constitution, notamment les droits de mener des activités politiques et de se présenter aux élections.
Le politicien connu pour son engagement en faveur des droits humains s’est vu privé de son mandat en mars dernier, suite à une condamnation pour « terrorisme ». D’abord expulsé de l’enceinte de l’assemblée nationale qu’il occupait pour protester contre sa révocation, il a ensuite été arrêté à son domicile début avril, dès que sa peine a été confirmée par la cour de cassation. Depuis lors, il est détenu dans la prison de Sincan, à Ankara. Le HDP exige l’application immédiate de la décision de la cour suprême turque et, par conséquent, la libération de son député.