À l’approche de l’anniversaire de l’enlèvement du leader kurde Abdullah Öcalan au Kenya le 15 février 1999, le conseil exécutif du PKK a publié un communiqué laissant entendre qu’il est prêt pour un nouveau processus de paix. Il réaffirme que les aspirations kurdes à la liberté visent une démocratisation accrue de la Turquie et non une partition territoriale.
Le Conseil exécutif du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) s’est déclaré prêt, « sauf intervention majeure », à un nouveau processus de paix sous l’égide d’Abdullah Öcalan. Cette annonce intervient alors que les attentes grandissent quant à un message du leader kurde, dans le prolongement des récentes discussions entre les partis d’opposition et les groupes de la société civile.
La déclaration du PKK, qui marque le 26e anniversaire de l’enlèvement et de l’emprisonnement d’Öcalan à la prison d’Imrali le 15 février 1999, suggère une évolution vers un processus de transformation en Turquie et au Moyen-Orient. À condition qu’il n’y ait pas de perturbations extérieures, le leadership d’Öcalan pourrait saluer un « nouveau départ », a déclaré le PKK, avec pour éléments centraux le changement politique, la transformation structurelle et le renouveau démocratique.
« S’il n’y a pas d’opposition ou d’intervention sérieuse, notre leader Apo [Öcalan] entamera un processus de transformation et de reconstruction pour tous ». Un processus qui devrait, selon le mouvement kurde, conduire à un changement au sein du PKK, de la Turquie et du Moyen-Orient en général.
Le communiqué se veut rassurant à l’égard de la société turque, soulignant qu’Öcalan et le mouvement kurde ne cherchent pas à démanteler l’État turc mais à le transformer dans un cadre démocratique.
Le Mouvement kurde ajoute que le processus de transformation envisagé par Öcalan ne se limite pas à la Turquie, mais englobe le Moyen-Orient au sens large. Ces déclarations interviennent dans le contexte d’un nouveau processus politique en Turquie, entamé avec les récentes rencontres entre Abdullah Öcalan et des membres du Parti de la démocratie et de l’égalité des peuples (DEM) à la prison d’Imrali.
Les députés du DEM Sırrı Süreya Önder et Pervin Buldan, membres de la « délégation d’Imrali », ont rendu visite à Öcalan les 28 décembre et 22 janvier. Bien qu’elle ne soit pas confirmée officiellement, l’annonce d’une déclaration prochaine d’Öcalan a suscité un débat accru sur la possibilité d’un nouveau processus de paix. Le message du PKK indique que, si les conditions sont réunies, une nouvelle phase de négociations politiques et de restructuration pourrait s’ouvrir.
Le PKK appelle les forces démocratiques, en particulier les femmes et les jeunes, à s’engager activement dans la transition prévue. « Cette question et la responsabilité qui en découle nous concernent tous. Chacun doit reconnaître son rôle dans le nouveau processus et en assumer la responsabilité. La transformation ne se fera pas par des voeux pieux, mais par des efforts conscients, organisés et participatifs », indique le communiqué.
Le message se termine par un appel à participer aux manifestations du 15 février. La direction du PKK exhorte les Kurdes à se mobiliser dans les espaces publics et à faire de cet événement une « journée de résistance et de liberté ».