Après la condamnation du co-maire de la métropole kurde de Van, les habitants de la province ont entamé une vigile devant la municipalité.
Des feux de camp allumés devant la municipalité de Van

Après la condamnation mardi du co-maire de la métropole kurde de Van, Abdullah Zeydan, à près de quatre ans de prison, les habitants de la province ont entamé une vigile devant la municipalité.

Des centaines de personnes montent la garde depuis hier devant le bâtiment municipal de Van pour empêcher une mise sous tutelle de la mairie kurde par l’État. Abdullah Zeydan, le co-maire de la ville issu du Parti de la démocratie et de l’égalité des peuples (DEM) a été condamné mardi à trois ans et neuf mois de prison par la justice turque, pour « soutien à une organisation terroriste ». Bien que non définitif, ce jugement présage une mise sous tutelle imminente de la mairie par le gouvernement turc. 

Depuis les élections municipales de mars 2024, huit mairies tenues par le DEM ont déjà été saisies par l’État, la dernière en date étant celle de Siirt, placée sous la tutelle d’un administrateur d’État le 29 janvier. Deux autres municipalités, Esenyurt et Ovacik, dirigées celle-là par le Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste), ont subi le même sort au cours des derniers mois. 

Devant la mairie de Van, des centaines de personnes venues de toute la province sont rassemblées depuis l’annonce du jugement, manifestant leur soutien à Zeydan. Malgré le froid extrême, l’ambiance est joyeuse et combative. Depuis la nuit dernière, les manifestants chantent et dansent autour de feux de camp allumés à plusieurs endroits de la place.

Parmi les participants figurent de nombreux élus nationaux et locaux ainsi que des membres de la section locale de l’association des avocats ÖHD. Dans un discours, le coprésident de l’association, Murat Özçiçek, a qualifié la condamnation de Zeydan d’ »attaque contre l’essence même de la démocratie locale ». Il a souligné que la nomination d’administrateurs d’État à la place des maires élus était une menace pour la démocratisation de la Turquie et la paix sociale. « La nomination d’administrateurs est contraire à la loi électorale et à la Constitution et constitue une violation manifeste des principes démocratiques et de la volonté du peuple », a déclaré l’avocat.

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