L’union des communautés du Kurdistan (KCK) a confirmé avoir reçu une lettre d’Abdullah Öcalan. Attirant l’attention sur l’isolement qui perdure à Imrali, son coprésident Cemil Bayik a exhorté l’État turc à libérer le leader kurde.
Dans une interview diffusée jeudi soir sur la chaîne de télévision Stêrk TV, Cemil Bayik, coprésident de la KCK, a révélé pour la première fois que le leader kurde Abdullah Öcalan avait envoyé une lettre. Il a souligné à cette occasion les grands efforts déployés depuis des décennies par Öcalan pour trouver une solution démocratique à la question kurde. « Le leader Apo [surnom donné à Abdullah Öcalan] travaille à sortir la question kurde de la logique de la guerre et à la placer sur une base démocratique », a-t-il déclaré en référence aux discussions entre Öcalan et une délégation du DEM (Parti de la démocratie et de l’égalité des peuples), qui devraient servir de base à un processus de dialogue entre le gouvernement turc et le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le Coprésident de l’organisation faîtière du mouvement kurde a déclaré que les messages d’Abdullah Öcalan avaient suscité un grand enthousiasme dans la société. Il a appelé tout le monde à travailler pour renforcer la main d’Abdullah Öcalan dans ce processus.
Le régime d’isolement d’Imrali doit être levé
Soulignant que la responsabilité de ce processus ne devait pas peser uniquement sur les épaules d’Abdullah Öcalan, Bayik a poursuivi : « Tout le monde a déjà rejeté son fardeau sur le leader Apo. C’est un fardeau très lourd, d’autant plus dans les conditions de détention d’Imrali. » Cemil Bayık a attiré l’attention sur l’isolement en cours à Imrali et critiqué l’approche de l’État à l’égard du processus. Soulignant qu’Öcalan devait bénéficier de conditions de liberté afin de mener à bien le processus, Bayık a déclaré : « Si les conditions du leader Apo ne sont pas modifiées, s’il ne peut pas agir librement, comment ces espoirs peuvent-ils se réaliser ? Comment répondra-t-il aux appels ? Ce n’est pas possible. »
Exhortant l’Etat turc à lever l’isolement carcéral, Bayik a ajouté : « Le leader Apo doit être libre. Si vous voulez que la guerre cesse, changez les conditions du leader Apo. Abolissez le régime d’Imrali. »