Suleiman Ahmed, journaliste et éditeur du département arabe de l’agence de presse Rojnews, a été enlevé par les forces du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) il y a 302 jours. Après 279 jours de détention, il a été traduit en justice et a finalement été condamné à trois ans de prison.
Suleiman Ahmed, qui travaille pour l’agence Rojnews depuis près de cinq ans, avait quitté son domicile dans le quartier Sheikh Maqsoud à Alep le 1er octobre 2023 pour rendre visite à sa famille. Le 25 octobre 2023, alors qu’il tentait de franchir la frontière au poste de Semalka pour entrer dans le Kurdistan irakien, il a été capturé par les forces du PDK. Pendant sept mois, ses avocats ont tenté d’établir un contact avec lui, mais en vain. Suleiman Ahmed a passé 302 jours dans une prison du PDK avant que la pression internationale ne permette enfin à ses avocats de le rencontrer le 22 mai.
Après une semaine de silence concernant la disparition de Suleiman Ahmed, les forces de sécurité du PDK à Duhok ont finalement admis qu’il avait été arrêté, affirmant toutefois que cela n’était pas lié à ses activités journalistiques. Ils ont explicitement reconnu sa détention, mais sans fournir de justification claire. Cette déclaration a soulevé des doutes sur la véritable motivation derrière son arrestation, renforçant les suspicions d’une action punitive contre son travail en tant que journaliste.
Sous la pression des organisations de la société civiles et de groupes de défense des droits humains, tant locaux qu’internationaux, le PDK a finalement autorisé ses avocats à le rencontrer. Lors de cette rencontre, l’un de ses avocats, Bashdar Hasan, a informé notre agence que Suleiman Ahmed avait exprimé sa gratitude à tous ceux qui ont œuvré pour sa libération et a adressé un salut particulier aux employés de l’agence Rojnews. Il a également remercié les organisations, les syndicats et les militants qui ont plaidé pour sa liberté. Malgré sa situation, Suleiman Ahmed a déclaré qu’il se portait bien, mais a exprimé le souhait que la pression pour sa libération continue.
L’avocat Bashdar Hasan a souligné que, selon l’article 1 de la loi n° 21 de 2003 du Parlement du Kurdistan, qui concerne la sécurité nationale, la détention de Suleiman Ahmed a dépassé les 7 mois, sans qu’aucune accusation formelle ne soit prouvée. Hasan a ajouté : « Nous avons déposé un recours et rencontré le juge d’instruction de la sécurité de Duhok, qui a affirmé que la porte reste ouverte pour une défense équitable. »
Le 3 juin, la Cour des crimes majeurs de Duhok a fixé la prochaine audience de Suleiman Ahmed au 30 juin. Cependant, en raison de l’absence du juge et des preuves, l’audience a été reportée au 29 juillet. Lors de cette audience, Suleiman Ahmed a été condamné à trois ans de prison pour des accusations en lien avec la sécurité nationale, en vertu de l’article 1 de la loi n° 21 de 2003 du Parlement du Kurdistan.
L’avocat Bashdar Hasan a rappelé que cet article concerne la sécurité de la région du Kurdistan et a exprimé l’espoir que l’affaire de Suleiman Ahmed sera réexaminée et qu’il pourra bénéficier d’une justice équitable.