La porte-parole du Mouvement des Femmes Libres (Tevgera Jinen Azad, TJA), Ayşe Gökkan, a déposé une plainte pénale contre Abou Hatim Shaqra, haut dirigeant du groupe mercenaire Ahrar al-Sharqiya, pour son implication dans l’assassinat brutal de la femme politique kurde Hevrin Khalaf.
Mme Gökkan, actuellement incarcérée à la prison pour femmes de Sincan à Ankara, a déposé une plainte pénale accusant Shaqra d’être responsable de nombreux meurtres, dont celui de Hevrin Khalaf. Des rapports récents ont révélé que Shaqra étudiait à l’Université Artuklu à Mardin sous le nom de Ahmed İhsan Fayyad el-Hayes et a obtenu son diplôme le 6 juin de cette année.
Dans sa plainte, Mme Gökkan accuse également l’Université Artuklu, l’ancien chef des renseignements Hakan Fidan, qui a aidé Shaqra à poursuivre les activités de son organisation en Turquie, ainsi que d’autres responsables des renseignements et fonctionnaires publics qui protègent ces criminels.
Elle souligne que les crimes commis par ce groupe mercenaire et ses partisans sont reconnus comme de graves crimes de guerre et qu’il incombe donc au parquet de prendre des mesures contre ces crimes et ces criminels.
Le groupe mercenaire Ahrar al-Sharqiya est accusé de l’assassinat de nombreux civils, dont celui de la femme politique kurde Hevrin Khalaf, secrétaire générale du Parti du Futur de la Syrie en 2019. En juillet 2021, le département du Trésor des États-Unis a imposé des sanctions au groupe pour ses crimes.
Hevrin Khalaf : Une vie dédiée à la cause des droits humains
Née le 15 novembre 1984 dans la ville d’Al-Malikiyah, Hevrin Khalaf était une femme politique et une militante des droits humains. Elle s’est engagée sans relâche à la tâche de secrétaire générale lors de la fondation ducParti du Futur syrien le 27 mars 2018 à Raqqa.
Elle a toujours insisté sur l’importance du dialogue entre les différentes forces politiques et communautés syriennes. À travers sa lutte politique, Mme Khalaf a appelé tous les acteurs de la société et politiques à participer à une solution démocratique à la crise en Syrie.
Malgré le début de la guerre d’occupation turque contre les territoires de l’Administration Autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) le 9 octobre 2019, Mme Khalaf a poursuivi avec détermination sa lutte politique. Elle a joué un rôle inoubliable dans la révolution des femmes de Rojava par sa vie et son travail.
Lec12 octobre 2019, elle a été brutalement exécutée dans une embuscade par les combattants d’Ahrar al-Sharqiya soutenus par les Turcs près de l’autoroute M4 au sud de Tal Abyad.