Trois personnes d'une même famille ont été tuées dans une attaque de l'armée turque à Aïn Issa, dans le nord de la Syrie
Située sur l'axe routier M4, la ville d'Aïn Issa occupe une position stratégique dans les plans d'invasion turcs au nord de la Syrie

Trois personnes d’une même famille ont été tuées dans une attaque de l’armée turque à Aïn Issa, dans le nord de la Syrie. Les victimes sont une femme de 60 ans et deux de ses petits-enfants. La mère et deux autres enfants ont été blessés.

L’armée turque et ses mercenaires djihadistes ont intensifié leurs attaques sur la région autonome du nord et de l’est de la Syrie ces derniers jours. La nuit dernière, les forces d’occupation ont perpétré un nouveau massacre à Aïn Issa.

Trois personnes d’une même famille ont été tuées lors de l’attaque du village d’Al-Shirka (El Şirkê), à la périphérie-est d’Aïn Issa. Les victimes sont une femme de 60 ans et ses petits-enfants, âgés de 3 et 10 ans. La mère et deux autres de ses enfants ont été grièvement blessés. Ils ont été transportés dans un hôpital de Raqqa pour une intervention chirurgicale d’urgence. L’hôpital n’a pas encore fourni d’informations sur leur état de santé.

Aïn Issa est depuis des années l’une des cibles privilégiées de l’armée turque et de ses supplétifs islamistes. Située au sud de la région de Girê Spî (Tall Abyad) occupée par la Turquie, la ville revêt une importance stratégique en tant que point de jonction entre les régions autonomes de l’Euphrate (Kobanê) et de Cizîr. Elle est en effet située sur l’axe routier M4, une artère vitale qui traverse tout le nord de la Syrie et qui représente une voie d’approvisionnement stratégique pour l’organisation terroriste État islamique (EI).

Après avoir occupé Serêkaniyê (Ras al-Aïn) et Girê Spî en octobre 2019, la Turquie a lancé une guerre d’usure contre Aïn Issa et d’autres zones limitrophes. Les bombardements sont principalement dirigés contre les installations civiles. Des dizaines de villages de la région ont déjà été détruits et dépeuplés par les agressions militaires de la Turquie. Les positions des Forces démocratiques syriennes (FDS) sont également soumises à des tirs répétés.

Selon le centre de documentation sur les violations des accords de cessez-le-feu et de désescalade conclus entre la Turquie et les puissances garantes, la Russie et les États-Unis, les agressions turco-djihadistes ont fait au moins 118 morts et blessés civils dans la seule ville d’Aïn Issa depuis octobre 2019. Une offensive aérienne menée par la Turquie en novembre dernier a détruit en outre une grande partie des infrastructures de la ville.