Ismail Çoban, ancien rédacteur en chef du journal kurde Azadiya Welat, fermé par décret, a été condamné mardi à 4 ans et 6 mois de prison pour des articles qu'il avait publiés dans le journal.
Ismail Çoban, ancien rédacteur en chef du journal kurde Azadiya Welat, fermé par décret, a été condamné mardi à 4 ans et 6 mois de prison.

Ismail Çoban, ancien rédacteur en chef du journal kurde Azadiya Welat, fermé par décret, a été condamné mardi à 4 ans et 6 mois de prison pour des articles qu’il avait publiés dans le journal.

Le procès contre Ismail Çoban, ancien rédacteur en chef du journal kurde Azadiya Welat, s’est tenu hier, mardi 29 juin, devant la cour criminelle de Diyarbakır.

Le journaliste kurde était accusé de « faire de la propagande pour une organisation terroriste » en raison de 15 de ses articles parus dans Azadiya Welat en 2013. Statuant sur renvoi de la Cour d’appel qui avait infirmé une première condamnation à 5 ans de prison, le tribunal a condamné le journaliste à 4 ans et 6 mois de prison.

Les journalistes n’ont pas été autorisés à assister à l’audience, ce qui a suscité un débat sur la publicité du procès. « Les audiences sont publiques, pourquoi ne pas autoriser les journalistes à entrer dans la salle ? », a demandé aux juges l’avocat de Çoban, Resul Tamur. Ce à quoi le président du tribunal a répondu en désignant son garde du corps assis dans la salle : « Maître, j’ai un garde du corps à l’intérieur. De cette manière, la publicité est assurée. » Faisant remarquer que le garde du corps avait un pistolet autour de la taille tandis que les journalistes avaient un stylo à la main, l’avocat a répliqué : « Les journalistes sont-ils plus dangereux que les gardes du corps ? Est-ce pour cela que vous ne les autorisez pas à assister à l’audience ? »

Présentant ses réquisitions, le procureur a requis la même peine qu’à l’audience précédente, demandant que Çoban soit condamné pour « propagande en faveur d’une organisation illégale ».

Le journaliste qui a assisté à l’audience depuis la prison où il est détenu, via un système de visioconférence, s’est défendu en kurde. Sa déclaration a été traduite en turc par un interprète. Il a demandé à être acquitté, arguant que les publications incriminées par le tribunal relevaient d’une activité journalistique et ne pouvaient donc en aucun cas justifier une condamnation pénale.

Dans une autre affaire jugée en janvier 2020 par la cour criminelle de Mersin, l’ancien rédacteur en chef d’Azadiya Welat avait été condamné à 7 ans et 6 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste ».