Dimanche, un jeune homme nommé Mazlum Çelik a été tué avec un fusil à canon par le chef des gardes de village, Sirin Akcay, dans le village de Mesken (Çatalyurt), à Midyat, un district de la province kurde de Mardin.
Selon les sources locales, Akçay aurait tiré sur la victime avec son arme suite à une dispute entre les deux hommes.
Grièvement blessé par le tir, le jeune homme est mort sur place. Son corps a ensuite été transporté à l’hôpital public de Mardin pour une autopsie.
Après l’incident, le village a été assiégé par la gendarmerie. Pour l’heure, on ne sait pas si Akçay a été arrêté.
Indiquant que l’incident s’était produit vers 16 heures dimanche, les proches de Çelik ont déclaré qu’ils ne connaissaient pas la nature de la dispute entre le garde de village et le jeune homme. « Nous ne savons pas ce qui s’est passé, mais la réalité est que Şirin Akçay a tué Mazlum en utilisant l’arme qui lui a été donnée par l’État », a ajouté l’un des proches.
Les gardes de village, également appelés protecteurs de village, sont des villageois kurdes recrutés – parfois par la force -, rémunérés et armés par Ankara pour suppléer l’armée turque dans les opérations contre la guérilla du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Mise en place au milieu des années 80, cette milice paramilitaire est impliquée dans de nombreuses violations de droits humains, y compris des exécutions extra-judiciaires, ainsi que dans le trafic de drogue.
Après quelques années d’activité réduite, le dispositif a été réanimé à partir de 2015, avec la rupture du cessez-le feu par le régime d’Erdogan. Depuis avril, les gardes de village, qui connaissent bien les terrains montagneux des confins du Kurdistan, sont employés dans les opérations terrestres menées par l’armée turque dans la région kurde du nord de l’Irak.