Le parquet d'Istanbul requiert 10 ans de prison contre Merdan Yanardag après que le journaliste ait critiqué l'isolement d'Öcalan
Merdan Yanardag au palais de justice d'Istanbul avant son incarcération

Le parquet général d’Istanbul a établi un acte d’accusation contre Merdan Yanardag. Le journaliste et propriétaire de la chaîne de télévision TELE1 risque jusqu’à dix ans et demi de prison pour avoir tenu des propos sur la situation carcérale d’Abdullah Öcalan.

Le parquet général d’Istanbul vient d’établir un acte d’accusation contre le journaliste turc Merdan Yanardag. L’homme de 62 ans est accusé de « propagande pour une organisation terroriste » et de « faire l’éloge du crime et des criminels ». En cause, les déclarations de Yanardag sur les conditions de détention d’Abdullah Öcalan.

Merdan Yanardag, rédacteur en chef et propriétaire de la chaîne de télévision TELE1, un média d’opposition, a été arrêté le 27 juin dernier par la police antiterroriste, dans les locaux de la chaîne à Istanbul, avant d’être envoyé en détention. Quelques jours plus tôt, il avait, lors d’une émission, engagé un débat avec des invités sur les conditions de détention en Turquie, en particulier concernant les prisonniers politiques.

Le débat avait porté notamment sur la situation d’Abdullah Öcalan, le fondateur du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qui est détenu sur l’île-prison d’Imrali – la plupart du temps en isolement total – depuis son enlèvement par la Turquie en 1999. Yanardag avait fait remarquer que cette forme d’emprisonnement était contraire aux lois turques en vigueur. « Öcalan est le prisonnier politique détenu depuis le plus longtemps en Turquie. Si les lois pénitentiaires normales s’appliquaient, il devrait être libéré. L’isolement imposé à Abdullah Öcalan n’est pas justifié en droit. Il doit être levé », avait-il dit.

Les remarques de Yanardag lui ont valu d’être inculpé en vertu de la législation sur le terrorisme. L’acte d’accusation, déposé dès mardi auprès de la 30e chambre criminelle d’Istanbul, n’a toutefois pas encore été approuvé par le tribunal qui dispose de quinze jours pour se prononcer sur sa recevabilité.

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