Le prisonnier politique Barış Keve est mort dans une cellule d'isolement de la prison de Malatya où il était détenu depuis une semaine.
Le prisonnier politique kurde Baris Keve, mort en détention à l'âge de 25 ans. Pour sa famille et les organisations de défense des droits humains, il s'agit d'une mort suspecte

Le prisonnier politique Barış Keve est mort dans une cellule d’isolement de la prison de Malatya Akçadağ, où il était détenu depuis une semaine.

Détenu depuis une semaine dans la prison de type T de Malatya Akçadağ, Barış Keve est décédé dans une cellule d’isolement. Le prisonnier politique kurde avait 25 ans.

L’administration pénitentiaire a appelé la famille de Keve dimanche soir, à 22 heures, pour l’informer que Barış Keve s’était suicidé. À la nouvelle de la mort du jeune homme, la famille qui vit à Çatak, dans la province de Van, s’est rendue à Malatya.

Ilkkan Keve, le frère aîné du défunt, a déclaré avoir parlé avec Barış le vendredi 16 septembre pour la dernière fois, et ajouté n’avoir rien senti de négatif lors de la conversation.

Condamné à 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste », Keve avait été arrêté à Edirne. Transféré à la prison de Malatya Akçadağ il y a 5 jours, il avait été placé en cellule d’isolement au titre de « sanction disciplinaire ». 

978 morts en prison depuis que l’AKP est au pouvoir

En Turquie, les meurtres de prisonniers politiques sont habituellement déguisés en “suicides”. C’est pourquoi les défenseurs des droits humains parlent de “morts suspectes” dans ce contexte. Depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP en 2002, au moins 978 personnes sont mortes dans les geôles turques – sous la torture, par suicide, suite à une grève de la faim, ou par suite de privation de soins. « 978 est un chiffre très élevé. Bien sûr, il y a des gens qui sont morts de maladie, mais il y a aussi un bon nombre de prisonniers qui sont morts de mauvais traitements et de torture, en particulier depuis les années 2010. C’est un décompte terrible au regard des droits humains. Un bilan de la honte », a déclare Fatin Kanat, co-président de la branche d’Ankara de l’IHD, dans un entretien accordé à l’agence de presse Firat News (ANF) début août.

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