Turquie : Torturée, emprisonée, Çiçek Kobanê est privée de soins
Çiçek Kobanê, combattante des Unités de protection des femmes (YPJ).

La combattante kurde Çiçek Kobanê dont l’enlèvement au nord de la Syrie par des mercenaires djihadistes de la Turquie a été filmé et largement médiatisé, est privée de soins en prison, selon sa mère Vahide Temo.

La combattante des Unités de protection des femmes (YPJ). Dozgin Temo, surnommée Çiçek Kobanê, a été enlevée à Aïn Issa le 21 octobre par des membres de l’Armée nationale syrienne (ANS), une formation composée de différents groupes djihadistes, créée par Ankara comme force supplétive dans le cadre de sa campagne militaire d’invasion du Rojava. Les images de son enlèvement, tel un butin de guerre, alors qu’elle était blessée, ont suscité des réactions d’indignation et des condamnations dans le monde entier. Emmenée en Turquie, la jeune femme a été inculpée pour « appartenance à une organisation terroriste » et placée en détention.

Après avoir rendu visite à sa fille en prison, Vahide Temo a déclaré que les traces de torture étaient encore visibles sur le corps de la jeune femmeaq, et indiqué qu’elle n’était pas traitée, malgré des gonflements graves au niveau des jambes et des bras.

« J’ai compris qu’elle avait été torturée dès que je l’ai vue, a-t-elle déclaré. Elle m’a dit qu’ils avaient essayé de l’étrangler et qu’elle avait perdu connaissance pendant un moment ».

Précisant que sa fille était blessée à la jambe à deux endroits différents, Mme Temo a ajouté ceci: « Elle ne peut pas bouger sa jambe ou manger. Les médicaments prescrits par le médecin sont terminés et elle dit qu’ils n’ont pas été renouvelés, bien qu’elle en ait fait la demande à l’administration pénitentiaire. » 

Après le lancement le 9 octobre par la Turquie de son opération d’invasion du Rojava, l’armée turque et ses mercenaires djihadistes se sont livrés à nombre d’exactions à l’encontre des civils et des combattants kurdes. Ces actes ont été largement dénoncés comme des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité. L’offensive armée a par ailleurs fait des centaines de morts civiles et déplacé des centaines de milliers de personnes.