De gauche à droite: Les co-maires de Kulp, Mehmet Fatih Tas et Fatma Ay, et la co-maire de Karayazi, Melike Goksu

Trois Co-maires kurdes ont été destitués au cours des derniers jours, ce qui porte à six le nombre de Maires du HDP démis de leur mandat depuis le 19 août.

La dernière destitution en date a touché la Co-maire de la commune de Karayazi, dans la province d’Erzurum. Melike Göksu avait été élue le 31 mars, sous l’étiquette du Parti démocratique des Peuples (HDP), avec 61,83% des voix.

Arrêtée une première fois en juillet 2017, alors qu’elle était conseillère municipale, elle avait été libérée après cinq mois de détention provisoire, mais condamnée entre temps à 7 ans et 6 mois d’emprisonnement pour « appartenance à une organisation terroriste ». Cette condamnation ayant été confirmée la semaine dernière par la Cour de cassation turque, la Co-maire de Karayazi a été démise de ses fonctions et incarcérée mercredi matin.

Deux autres élus du HDP, Mehmet Fatih Tas et Fatma Ay, tous deux Co-maires du district de Kulp, dans la province de Diyarbakir, ont été démis de leur mandat lundi, après avoir été mis en détention provisoire pour des « liens présumés avec une organisation terroriste ». Ils avaient été arrêtés le 13 septembre avec trois autres membres du HDP, suite à un attentat qui avait fait 7 morts et 10 blessés dans la région de Kulp la veille. Le Sous-préfet du district de Kulp, Mustafa Gözlet, a été nommé à leur place.

Ces dernières destitutions portent à six le nombre de Maires HDP limogés en l’espace d’un mois. Le 19 août dernier, les Co-maires des trois villes les plus importantes du Nord-Kurdistan – Diyarbakir, Van et Mardin – ont été destitués sur décision du ministre turc de l’intérieur et remplacés par des préfets. Depuis, des manifestations ont lieu chaque jour dans les villes concernées. Dénonçant une « grave atteinte à la démocratie », les manifestants se disent déterminés à « résister » jusqu’au départ des administrateurs et au retour des Co-maires élus démocratiquement.