À l’appel du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F), plusieurs manifestations auront lieu dans l’hexagone ce samedi 9 janvier, date anniversaire de l’assassinat des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, exécutées à Paris le 9 janvier 2013 par un agent de l’État turc.
Militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, exécutées à Paris le 9 janvier 2013 par un agent de l’État turc.

À l’appel du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F), plusieurs manifestations auront lieu dans l’hexagone ce samedi 9 janvier, date anniversaire de l’assassinat des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, exécutées à Paris le 9 janvier 2013 par un agent de l’État turc. 

Dans un communiqué publié sur son site internet, le CDK-F appelle à manifester, samedi 9 janvier, à Paris et dans plusieurs grande villes de France, afin de réclamer justice pour les trois militantes kurdes assassinées à Paris, il y a huit ans, par un agent des services de renseignement turcs (MIT).

Cette grande manifestation annuelle qui réunissait les années précédentes les membres de la diaspora kurde venus de toute l’Europe, se fera cette année à l’échelle régionale, en raison du contexte actuel lié à la pandémie de coronavirus. Les organisateurs attendent néanmoins une mobilisation forte à l’occasion de la 8ème année de ces crimes politiques qui demeurent impunis.

Les rassemblements et marches prévus ce samedi 9 janvier, à l’appel du CDK-F, sont les suivants :

Paris : Gare du Nord – République, 14h

Marseille : Réformés – Canebière, 13h

Toulouse : Gare de Matabiau – Métro Esquirol, 13h30

Bordeaux : Place de la Bourse – La Victoire, 13h30

Rennes : Dalle du Colombier, 14h

Strasbourg : Place de la Gare, 14h

Grenoble: Place Félix Poulat, 14h30

Le communiqué du CDK-F se lit comme suit :

Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez ont été retrouvées sans vie, dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan, à Paris, froidement exécutées de plusieurs balles dans la tête.

Nombre d’indices révélés par l’enquête, ainsi que des documents divulgués sur internet, ont permis d’établir que l’assassin, Ömer Güney, arrêté quelques jours après les faits, avait agi pour le compte des services secrets turcs (MIT). Les investigations ont par ailleurs révélé, de manière indéniable, l’appartenance du meurtrier à la mouvance des Loups gris, ce mouvement fasciste turc que le gouvernement français a décidé récemment d’interdire, le jugeant « particulièrement agressif, pour ne pas dire plus », suite à des manifestations d’une extrême violence contre la communauté arménienne.

Cependant, en différant le jugement de l’affaire, laissant ainsi mourir le seul accusé, qui serait décédé d’une maladie grave, le 17 décembre 2016, à un mois de son procès, la justice française a manqué une occasion cruciale de juger, enfin, un crime politique commis sur le territoire français !

La promesse du gouvernement de l’époque de faire toute la lumière sur ces assassinats a très vite été jetée aux oubliettes. Toujours soucieuses de préserver leurs relations avec la Turquie, les autorités françaises n’ont même pas eu la décence de recevoir les familles des victimes, ni les représentants de la communauté kurde.

En maintenant l’impunité de ces crimes odieux, la France a permis à Erdogan de poursuivre son infiltration islamiste et fasciste sur le territoire français, à travers l’instrumentalisation des mosquées, la création de filiales de l’AKP et la propagation de l’idéologie panturque. Autant de vecteurs d’une ingérence dangereuse que la France, comme réveillée d’un long sommeil, commence tout juste à dénoncer.

Cependant, en continuant à criminaliser les militants politiques kurdes, à travers des poursuites judiciaires ou des mesures administratives aberrantes, la France ne fait que servir les intérêts de l’islamo-fascisme turc et renforcer la position d’Erdogan.

Suite à une plainte déposée en mars 2018 par les familles des trois militantes kurdes, fondée notamment sur des révélations d’agents du MIT, un nouveau juge d’instruction a été saisi du dossier. Nous attendons de la justice française qu’elle ait enfin le courage de juger et condamner les commanditaires de ces assassinats politiques.

Les assassinats de Sakine, Fidan et Leyla sont la manifestation la plus infâme de la force de nuisance acquise par Erdogan sur le sol français, grâce à la politique de complaisance de la France.

Il ne suffit pas d’interdire les Loups gris ou de menacer la Turquie de sanctions qui n’aboutissent pas. Si la France veut lutter contre l’expansion du fascisme et de l’islam politique turc, elle doit avant tout juger les crimes commis par le régime turc sur le territoire national. C’est la première étape, fondamentale, pour dire STOP à Erdogan.

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