6-7/12/2017 – INTERVENTION AU PARLEMENT EUROPEEN
Le 15 février 1999, un complot international a mené à la capture de Mr. Öcalan. Il a été envoyé dans la prison d’Imrali, qui est la seule prison située sur une île en Turquie. Tout de suite, l’armée turque a déclaré toute cette île « zone militaire ». Aujourd’hui dans cette zone, qui que vous soyez, quelque soit votre statut, vous ne pouvez pas entrer sans avoir obtenu l’autorisation de l’armée. C’est une région qui échappe à tout contrôle de la société civile, de l’opinion publique. Des commissions parlementaires, des associations démocratiques ou des droits de l’homme ne peuvent pas entrer sur cette île. Les avocats, les membres de la famille, doivent d’abord demander l’autorisation des militaires pour pouvoir entrer sur l’île.
Aujourd’hui aucune information ne circule sur ce qu’il s’y passe. Entre 1999 et 2009, Mr. Öcalan a été détenu dans une cellule de 12 mètres carrés. Ensuite, en novembre 2009, d’autres personnes sont arrivées sur cet île et Öcalan a pu les rencontre, une heure par jour. Sa famille n’a plus le droit de le rencontrer. C’est le 11 septembre 2016 qu’a eu lieu la dernière rencontre entre Mr. Öcalan et sa famille. Quant aux membres de son équipe d’avocats, nous ne pouvons pas non plus le voir. Malgré des centaines de demandes de visites, aucun avocat n’a pu rendre visite à notre client, Mr. Öcalan.
Système d’isolement …
Normalement dans les prisons turques, les prisonniers ont droit à des coups de téléphone ou à une télévision. Mr. Öcalan n’y a pas eu droit pendant 14 ans. Puis il a eu le droit à une télévision mais nous ne savons pas aujourd’hui si c’est toujours le cas. Il n’a pas de possibilités de correspondance, ni de contact avec qui ou quoi que ce soit, c’est à dire que Mr. Öcalan ne peut pas écrire à l’extérieur, ne peut pas recevoir de lettres ou de journaux. Lorsqu’il les reçoit, ils sont censurés. C’est un système d’isolement qui a été mis en place dans la prison d’Imrali. C’est comparable à une véritable torture. D’ailleurs la Cour européenne des Droits de l’Homme a indiqué à plusieurs reprises que ses conditions de détention sont assimilables à des cas de torture. Mr. Öcalan reste emprisonné à Imrali, victime de mauvais traitements.
… condamné par la Cour Européenne des Droits de l’Homme
Il faut que ça cesse et qu’on agisse. Malheureusement nous n’arrivons pas à entrer en contact avec lui. La commission de prévention de la torture s’est penchée sur le cas de Mr. Öcalan. Elle a souhaité se rendre à la prison d’Imrali, mais elle n’a pu rencontrer que des responsables de l’Etat turc. Mr. Öcalan est donc depuis des années à l’isolement dans cette prison. Nous n’avons aucune information, ni officielle, ni officieuse concernant son état de santé. Il faut absolument que les décisions de la Cour des Droits de l’Homme soient appliquées.
Le combat pour la paix de Mr. Öcalan est un combat qui dure depuis longtemps, mené dans des conditions très dures. Aujourd’hui le système d’isolement de la prison d’Imrali doit être condamné. Les membres du Conseil de l’Europe devraient se pencher sur cette question. Si cela se produisait dans un autre pays membre du Conseil de l’Europe, cela serait considéré comme totalement inacceptable.
Transcription et correction : Chris Den Hond, Azad Kurkut et Tijda.