Plusieurs députés européens ont réagi suite à un nouvel acte d’accusation introduit par un procureur turc en vue de l’interdiction du HDP.
Le procureur général de la Cour de cassation turque a soumis, la semaine dernière, un nouvel acte d’accusation à la Cour constitutionnelle d’Ankara, en vue de l’interdiction du Parti démocratique des Peuples (HDP). L’acte d’accusation assimile le HDP au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), l’accusant de porter atteinte à « l’intégrité de l’État turc ».
Dans le cadre de cette nouvelle demande de dissolution du HDP, le procureur général Bekir Şahin, connu pour être un proche du président turc Recep tayyip Erdogan, requiert par ailleurs que 500 membres du HDP soient bannis de la vie politique, contre 687 dans une précédente demande introduite en mars dernier. Cette dernière avait été renvoyée par la cour constitutionnelle pour insuffisance de motivation. Le procureur demande en outre le gel de tous les comptes du parti. La Cour constitutionnelle devrait décider dans les deux prochaines semaines d’engager ou non une procédure d’interdiction contre le HDP.
Dans son acte d’accusation de 850 pages, le procureur fait valoir que la fermeture du parti relève d’une pratique qui existe « dans toutes les démocraties avancées ».
« C’est un processus qui a repris avec la correction des lacunes », a dit Ömer Çelik, porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP, parti au pouvoir), commentant le nouvel acte d’accusation.
Les députés européens continuent d’envoyer leurs messages de solidarité et de protester contre le nouvel acte d’accusation.
Pour l’eurodéputé basque d’EH Bildu, Pernando Barrena, « la nouvelle soumission à la Cour constitutionnelle de l’acte d’accusation pour la fermeture du HDP est inacceptable, surtout après la peine de deux ans et demi de prison prononcée contre Selahattin Demirtas. Nous exprimons tout notre soutien au HDP. »
Le député du PSOE (Parti socialiste d’Espagne) Sánchez Amor, a souligné que « le nouvel acte d’accusation du procureur général visant l’interdiction du HDP, après le renvoi d’un premier acte par la Cour constitutionnelle turque, est une grave erreur politique et un coup irréversible contre le pluralisme et les principes démocratiques ». « Il n’y a pas de moyen de rapprocher la Turquie de l’Europe », a-t-il ajouté.
Pina Picierno, du Parti démocratique italien (PD), a déclaré, quant à lui : « Je suis solidaire du HDP contre la dernière tentative d’interdiction du parti en Turquie. Cette nouvelle attaque contre la démocratie turque est inacceptable. »