L’antenne de Brest des Amitiés Kurdes de Bretagne organisait ce samedi 10 février, avec l’appui de militants de différentes organisations démocratiques brestoises et kurdes, un rassemblement pacifique ayant pour objet de protester contre l’intervention militaire de la Turquie dans la région d’Afrin en Syrie.
Une centaine de personnes, malgré des conditions atmosphériques détestables, ont répondu à cet appel. Le rassemblement se tenait place de la Liberté, à proximité du Monument aux Morts, quand il a été violemment pris à partie par une dizaine d’individus regroupés derrière un drapeau turc et criant des slogans hostiles. Des Kurdes se sont interposés et ont reçu des coups. Les agresseurs se sont enfuis à l’arrivée de la police. Plusieurs ont néanmoins été interpelés. On déplore parmi les Kurdes 5 blessés, dont deux sérieusement, parmi lesquels se trouve, S., un journaliste kurde réfugié politique bien connu. A-t-il été particulièrement visé ? Plainte va être déposée par les organisateurs.
Cette provocation est intolérable. Ce n’est pas la première fois que des individus tentent de s’opposer à Brest à des manifestations en faveur du Kurdistan : en 2013 une soirée organisée au cinéma art et essai « Les studios » avait été perturbée par des actes de violence nécessitant l’appel aux forces de l’ordre. Plus récemment, le 17 mai 2016, des Turcs ont essayé d’interdire une conférence à Redon en provoquant des incidents violents avant que les gendarmes, alertés, ne s’interposent. Le 20 novembre de la même année, on a vu des fourgons de CRS déployés sur les quais de la Vilaine, devant la Maison internationale (MIR), pour permettre la tenue d’une conférence organisée par les Amitiés kurdes de Bretagne, avec la participation de deux témoins de la répression en Turquie.
Il est évident que ces agressions ne sont pas le fait d’individus isolés mais qu’elles sont planifiées, organisées et contrôlées par les représentants en France de l’Etat turc.
Mais qu’on se le dise : personne ne nous empêchera de manifester contre l’intervention militaire de la Turquie dans la région d’Afrin en Syrie. Personne ne nous empêchera de dénoncer la dangerosité de Recep Erdoğan pour tous les peuples de Turquie et d’ailleurs. Personne ne nous empêchera de crier : « Stop Erdoğan ».
Par André Métayer