Ouverture d’une enquête sur le rôle du MIT dans l’assassinat à Paris de trois militantes kurdes
Des portraits de Sakine Cansiz, cofondatrice du PKK assassinée à Paris le 9 janvier 2013, brandis dans une manifestation kurde

L’affaire du triple assassinat, le 9 janvier 2013, à Paris, de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, connaît de nouveaux développements.

Sakine Cansız, membre fondatrice du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan Doğan, représentante du Congrès National du Kurdistan (KNK), et Leyla Saylemez, membre du Mouvement de la jeunesse kurde, ont été assassinées au cœur de la capitale française, le 9 janvier 2013.

Selon une dépêche de l’AFP qui évoque des « sources concordantes », une information judiciaire a été ouverte hier, mardi 14 mai, sur l’implication des services de renseignement turcs (MIT) dans le crime.

Après la mort, fin 2016, de l’assassin présumé Ömer Güney, des suites d’une tumeur cérébrale, empêchant la tenue du procès d’assises qui devait avoir lieu en janvier 2017, Les familles des trois femmes assassinées avaient déposé une plainte en mars 2018, pour que l’enquête soit reprise et étendue aux commanditaires des assassinats et à leurs éventuels complices.

Un juge antiterroriste a été désigné pour poursuivre l’enquête, est-il précisé dans la dépêche de l’AFP. Contacté par l’Agence de presse kurde Firat News (ANF), Jean-Louis Malterre, l’un des avocats des parties civiles, a confirmé la réouverture d’une enquête sur le rôle du MIT.

« La justice a reconnu l’implication des services turcs », a déclaré M. Malterre. « Après la mort du suspect, nous avons insisté sur le fait qu’il n’avait pas agi seul et qu’il avait reçu une arme des services secrets turcs », a-t-il ajouté, évoquant la plainte déposée l’année dernière.

Il a précisé que l’instruction précédente avait été limitée à la personne d’Omer Guney, mais qu’elle avait néanmoins clairement pointé l’implication du MIT.

UN ÉVÉNEMENT HISTORIQUE

« C’est historique, la fin de l’impunité pour les assassinats politiques en France commandités depuis l’étranger « , a déclaré à l’AFP Antoine Comte, un autre avocat des parties civiles.

A l’appui de la plainte déposée en mars 2018, M. Antoine Comte avait mentionné des plans d’assassinats planifiés par l’Etat turc contre des militants kurdes en Allemagne et en Belgique, et leur lien avec le triple assassinat de Paris.