La mère du jeune homme kurde décédé à Cizre après avoir été renversé par un blindé des forces de sécurité turques a réclamé justice
Les incidents mortels liés à la circulation des véhicules militaires dans les quartiers résidentiels sont fréquents au Nord-Kurdistan. Cependant, les auteurs de ces homicides sont couverts par une impunité systématique

La mère du jeune homme kurde décédé à Cizre après avoir été renversé par le véhicule du service de sécurité de l’administrateur de la ville, a réclamé justice pour son fils. « Ils n’ont pas le droit d’imposer autant de douleur aux gens. Retirez ces véhicules des rues », s’est-elle écriée.

Grièvement blessé après avoir été heurté par un véhicule blindé, Abdulgaffar Dayan, 23 ans, est décédé à l’hôpital deux jours plus tard. L’incident mortel est survenu le 24 janvier à Cizre, dans la province de Sirnak, au Nord-Kurdistan (Turquie).

L’administrateur de Cizre (nommé à la tête de la municipalité par le gouvernement turc, en lieu et place des co-maires kurdes destitués par décret-loi) et le sous-préfet du district ont été chassés de la maison où la famille recevait les condoléances, après que les proches de la victime aient été informés que le véhicule ayant causé la mort du jeune homme appartenait au service de sécurité de l’administrateur.

S’adressant à l’agence de presse Mezopotamya (MA), la mère du défunt, Meryem Dayan, a exigé que le conducteur du véhicule soit puni et que tous les blindés de la police et de l’armée soient interdits de circulation dans le quartier.

« Il neigeait au moment de l’incident. Comment se fait-il que le conducteur roulait aussi vite ? », a-t-elle demandé. Et d’ajouter : « Ces conducteurs devraient être interdits de conduite. Les autorités doivent faire une annonce disant que ceux qui sont impliqués dans de tels incidents seront définitivement punis. Ils doivent trouver une solution. Ils n’ont laissé aucun enfant en vie. Ils n’ont pas le droit d’imposer autant de douleur aux gens. Retirez ces véhicules des rues.”

Les incidents mortels liés à la circulation des véhicules militaires dans les quartiers résidentiels sont fréquents au Nord-Kurdistan. En septembre 2021, un enfant de 7 ans a été heurté et tué par un engin militaire à Idil, encore dans la province de Sirnak. Plus récemment, le 11 janvier dernier, une femme de 52 ans a été tuée de la même façon dans le district de Kiziltepe, à Mardin.

Selon un rapport publié en septembre 2021 par la branche de Diyarbakır de l’Association des droits de l’homme (IHD), au moins 42 personnes, dont 20 enfants, ont perdu la vie à cause des véhicules blindés entre 2008 et 2021.

Les auteurs de ces homicides bénéficient d’une impunité quasi-systématique garantie par un système judiciaire aux ordres de l’État turc.

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