A Raqqa, s’est tenue en début de semaine, une réunion sur les menaces de la Turquie à l’encontre du nord de la Syrie. De centaines de représentants de tribus kurdes et arabes de la région ont participé à cet événement organisé par le Conseil démocratique syrien et le Parti du Futur syrien.
Évoquant la décision des américains de se retirer de Syrie, Ibrahim al-Qeftan, président du Parti du Futur syrien, a dit : « Les États-Unis sont venus ici pour leurs propres intérêts. En réalité, aucun État ne défend les intérêts du peuple syrien. Les Forces démocratiques syriennes (FDS) se sont battues et ont libéré notre pays du terrorisme. Les habitants de la région ne veulent ni de DAESH, ni de l’empire ottoman. »
Quant à Ilham Ehmed, Coprésidente du Conseil démocratique syrien (MSD), elle a déclaré: « Nous avons beaucoup fait contre le terrorisme et pour la reconstruction. Le retrait américain ne signifie pas le retrait de la coalition internationale du nord et de l’est de la Syrie. Les mercenaires de DAESH constituent un danger pour de nombreux pays. D’autre part, nous en détenons un grand nombre. »
« Nous sommes en train de démarrer une nouvelle phase, a-t-elle poursuivi. Nous continuerons ce processus et insisterons pour que le régime protège la dignité de la Syrie. Tout le monde se demande qui remplacera les États-Unis après leur retrait. Nous répondons que les FDS sont toujours en première ligne dans la guerre et que nous nous opposerons à toute menace contre la sécurité de notre peuple. »
« Si les attaques de la Turquie et la guerre se poursuivent en Syrie, les migrations vers l’étranger vont également continuer », a-t-elle ajouté après avoir souligné que la présence de Daesh en Syrie constituait un danger pour l’Europe. Elle a par ailleurs pointé la responsabilité de la Turquie dans la guerre en Syrie en faisant remarquer qu’Ankara venait en tête des soutiens de Daesh et qu’elle cherchait à attiser davantage de conflits dans la région.
« Nous ne voulons pas de guerre sur nos terre, a martelé la dirigeante du MSD. Nous avons assuré la sécurité et la stabilité avec le sang de nos martyrs. Nous avons souffert des destructions, de l’exode et de la mort. Nous n’accepterons aucune intervention qui causerait la destruction de nos villes. »
« Nos forces ont vaincu la terreur qui essaimait dans le monde entier, et se sont dressé contre les mercenaires. Nous avons protégé les autres pays de DAESH et garanti leur sécurité. Discutons de l’avenir de la Syrie avec tous les peuples de Syrie », a conclu Ilham Ehmed.
Prenant la parole à son tour, Cheikh Hamid El Ferec, représentant d’une tribu arabe, a déclaré : « Nous devons soutenir les FDS qui nous ont libérés de la terreur. Ici-même, nous déclarons que nous allons nous battre contre Erdogan et ses alliés, et défendre nos terres. Ne laissons pas Erdogan rétablir l’occupation ottomane sur nos terres. »
Appelant le régime syrien et tous les Syriens à s’opposer aux menaces d’occupation proférées par la Turquie, le chef arabe a ajouté : « Nous devons libérer les régions telles que Bab, Jarablus et Afrin. Ce sont des territoires syriens. »
Interrogée par les participants sur la visite des responsables du MSD en France, Ilham Ehmed a déclaré : « Nous avons demandé la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne. Nous espérons avoir gain de cause. La France dit refuser d’abandonner ses partenaires de la région et s’opposer à la décision des États-Unis de se retirer. Nous pensons que les pays membres de la coalition s’opposent à cette décision car elle constitue une menace et ouvre la voie à la résurgence de DAESH. »