Dans les prisons turques, les mauvais traitements infligés aux détenus politiques se multiplient, suscitant l’inquiétude des familles
La prison de Bafra à Samsun

Dans les prisons turques, les mauvais traitements et privations infligés aux détenus politiques se multiplient, suscitant l’inquiétude grandissante des familles.

Les conditions de détention dans les prisons turques sont de plus en plus décriées par les organisations de défense des droits humains. Nombreux sont les prisonniers qui se plaignent de mauvais traitements, de privation de soins et de détention incompatible avec leur état de santé. Face à la multiplication des décès de personnes malades dans les prisons, l’inquiétude des familles augmente.  

Par ailleurs, les défenseurs des droits humains pointent du doigt la politique carcérale qui consiste à subordonner la libération des prisonniers politiques à une déclaration de repentir, même lorsqu’ils ont purgé leur peine.

Dans la prison de Samsun-Bafra, plusieurs détenus ont informé leurs familles des mauvais traitements qu’ils subissent au quotidien. C’est le cas de Sirin Keskin. Lors d’une conversation téléphonique avec son père, Aziz Keskin, la prisonnière politique  a fait état des pressions psychologiques et des violations dont elle et ses codétenues étaient constamment victimes. Elle a souligné notamment que les gardiens confisquaient les livres, les lettres, les cahiers, les stylos, les agendas et les postes de radio. « Une enquête a été ouverte contre vingt prisonnières sur la base d’éléments factices. La direction de la prison veut nous empêcher d’avoir des visites et de recevoir des soins médicaux. Des cellules jusqu’aux parloirs ou jusqu’à l’hôpital, nous subissons systématiquement des traitements dégradants », a dénoncé Sirin Keskin

Un autre cas de mauvais traitement a été rapporté par Özlem Alkan dont le père, Ibrahim Alkan, est maintenu en détention malgré ses maladies chroniques. « Il y a trois mois, a déclaré la jeune femme, mon père a subi une opération. Un mois plus tard, il aurait dû retourner à l’hôpital pour un contrôle, mais l’administration pénitentiaire a refusé de l’emmener. Nos interventions auprès de la direction de la prison sont restées vaines. »

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